[Exclu] Lefebvre : « J’ai eu de la chance d’être formé dans un club comme les Girondins »
La mi-avril est toujours un moment compliqué pour nos jeunes joueurs de la réserve puisque c’est le moment de l’annonce des fins d’aventures. Et comme nous vous l’annoncions, notre jeune portier, Simon Lefebvre a appris qu’il ne serait pas conservé à l’issue de cette saison. En début d’année, Willy Sagnol avait désigné Simon comme le troisième gardien des professionnels, le préférant même à Alexandre Brucato. Appelé à quelques reprises pour être sur le banc des remplaçants, il a évolué principalement avec la CFA. Ayant appris cette nouvelle, nous avons donc contacté Simon pour en savoir un petit peu plus sur les raisons de ce départ après ses cinq années passées au club. Et c’est avec l’extrême gentillesse qui le caractérise, qu’il a accepté de répondre à quelques questions.
Tout d’abord, il nous a expliqué comment il a appris cette décision du club et surtout la raison pour laquelle il n’est pas conservé : « Le coach Ramé et le coach Mantaux m’ont convoqué après l’entraînement de samedi matin pour m’annoncer que je ne serais pas prolongé. Ils m’ont ensuite expliqué pourquoi , ils ont évoqué le côté sportif, mais aussi les circonstances qui ont fait qu’actuellement il y a déjà trois gardiens sous contrat professionnel et que cela était logiquement suffisant ». En effet, il semblerait que cette décision soit « logique » puisque Bordeaux disposera de trois gardiens lors du début de la saison prochaine : Cédric Carrasso, Jérôme Prior et Paul Bernardoni. Justement, c’est avec l’arrivée de ce dernier que Simon a compris que son sort était scellé : « Je m’en doutais, oui. Dès l’arrivée de Paul Bernardoni en janvier, je savais que mon avenir aux Girondins était fortement compromis. De plus du fait qu’il est de ma génération et qu’il venait de signer un contrat de 4 ans ».
Comme indiqué un peu plus haut, Simon a été préféré à Alexandre pour intégrer le groupe professionnel. Un choix de Willy Sagnol qui a un peu surpris le principal intéressé. En tout cas, il ne s’y attendait pas : « C’est allé très vite pour moi en début de saison, je ne pensais pas faire partie du groupe professionnel, mais c’était très motivant ! ». Il a donc pu vivre de très près et de l’intérieur la vie d’un groupe professionnel. Cet apprentissage ne sera que bénéfique pour lui en termes d’expérience mais aussi au niveau de son football : « La première saison avec le groupe professionnel est toujours très enrichissante. On apprend beaucoup, on observe, on découvre l’exigence qu’un joueur professionnel doit avoir sur le terrain comme dans la vie de tous les jours… J’ai appris que ce sont les détails qui font la différence. J’ai appris aussi que le mental est l’élément indispensable à la performance ». D’ailleurs, il y a quelques mois, Simon expliquait lors d’une interview qu’il y avait « un grand fossé entre l’équipe réserve et le monde professionnel ». Nous lui avons donc demandé qu’elles étaient les différences selon lui : « Je pense qu’en professionnel, la pression sur les joueurs est beaucoup plus forte avec notamment les supporters et les médias. Après sur le terrain, logiquement le niveau est beaucoup plus élevé, autant physiquement que techniquement ». Enfin, nous avons demandé à Simon s’il avait eu une discussion avec Ulrich Ramé lors du changement de staff : « Non, je n’ai pas eu de discussion avec lui. Je revenais tout juste de blessure et j’ai fait en partie ma reprise avec l’équipe réserve ».
Son poste de gardien a été au premier plan cette année aux Girondins avec plusieurs blessures et évènements tout au long de la saison. On pense bien sûr à la grave blessure de Cédric Carrasso et à la mise à l’écart de Jérôme Prior. Malheureusement pour Simon, quand Cédric s’est blessé, il l’était déjà lui aussi et assez sérieusement. Simon a souffert d’une fracture du coude et est resté éloigné des terrains de nombreuses semaines. Une blessure qui est tombée au plus mauvais moment pour lui même s’il estime au final que ça n’aurait rien changé et que même présent, le club aurait fait appel à Paul Bernardoni : « Lorsque Cédric s’est blessé, j’étais en effet déjà blessé et il me restait encore quelques semaines de soins. Mais sincèrement, je ne pense pas que ma blessure ait changé grand-chose, ils auraient quand même recruté Paul. Malheureusement, c’est vrai que sans cette blessure j’aurais pu beaucoup plus m’exprimer et sûrement faire deuxième gardien sur quelques matchs ». On lui a forcément demandé s’il pensait que cette blessure avait joué au final dans le choix du club de ne pas le conserver : « Honnêtement je n’en sais rien. Je préfère ne pas y penser ».
Simon préfèrera retenir le positif de son passage aux Girondins. Et dans le positif pour la suite de sa carrière, Simon aura côtoyé l’un des plus grands gardiens français. On parle bien sûr de Cédric Carrasso : « Oui bien sûr, on apprend beaucoup à ses côtés. C’était un plaisir de pouvoir m’entraîner avec lui. C’est un exemple sur le terrain comme en dehors du terrain. C’est un très grand professionnel. J’espère d’ailleurs le revoir jouer au haut niveau le plus vite possible ».
Comme indiqué un peu plus haut, notre jeune gardien aura principalement joué avec la CFA. Nous avons donc évoqué avec lui cette saison compliquée pour nos jeunes pousses. Avec un nouveau résultat nul ce week-end face à Concarneau, notre réserve occupe la dernière place du championnat et la CFA2 se rapproche à grands pas : « C’est vrai que le maintien va être compliqué, mais c’est encore possible. Nous avons une équipe très jeune comparée aux autres, même comparée aux autres équipes de réserve professionnelle. Il y a donc un déficit de maturité et peut-être un peu trop d’individualisme ».
Le destin de ces jeunes se joue actuellement, pas qu’en championnat, mais aussi pour leur avenir. Et après cinq années passées aux Girondins de Bordeaux, Simon va nous quitter en essayant de ne retenir que les bons moments. Il adressera d’ailleurs un clin d’œil à l’entraîneur des gardiens du centre de formation : « Il y a eu de très bons moments comme des moments difficiles. Je suis conscient d’avoir eu de la chance d’être formé dans un club comme les Girondins. J’ai côtoyé des gens supers, comme Franck Chaumin, l’entraîneur des gardiens de but de la formation ». Simon se retrouve donc libre de tout contrat et peut désormais s’engager là où il le souhaite : « Oui, j’ai des contacts mais rien de concret pour l’instant. Mais je me fais pas de souci… je rebondirai ! ». Nous lui souhaitons forcément de trouver un challenge à la hauteur de son talent et de réussir. Nul doute que nos chemins se recroiseront… !
Pour terminer cet entretien, Simon vous adresse, à vous supporters des Girondins, un petit mot : « Merci à eux ! Ils ont toujours été là pour encourager l’équipe ». Nous, nous serons toujours là pour continuer à suivre tes performances ! Merci pour ce que tu as apporté lors de ton passage au club, merci pour ta gentillesse et bon vent Simon !