Bellion : “Heureux à l’idée de rejouer”

    Voici une interview de David Bellion, réalisée par le site officiel…

     

     

     

     

    Bonjour David. C’est la reprise de l’entraînement ce matin. Comment vas-tu ?

    David Bellion : Je vais bien. Je suis sur le bon chemin même si cela va tout doucement. J’ai repris depuis un mois à peu près. Au début, j’avais une cheville « en bois » mais, au fil des séances et des matches, elle retrouve un peu plus de souplesse. Je fais beaucoup d’étirements et de soins. Cela a l’air d’aller un peu mieux. Je n’ai pas encore retrouvé 100% des mes moyens mais avec ce que j’ai acquis, je peux me permettre de montrer certaines choses. C’est un plaisir.

     

     

    Tu joues régulièrement avec la réserve, c’est une bonne nouvelle. Tu disputes environ une heure par match. Comment te sens-tu physiquement et au niveau des sensations avec le ballon ?

    David Bellion : De mieux en mieux au niveau des contrôles et des gestes techniques simples. Au début, j’avais le sentiment que tout allait très vite, tout ce que je faisais était un peu brouillon. Chaque fois que j’avais le ballon, j’avais l’impression que plein de gens arrivaient autour de moi. C’était juste une sensation. Aujourd’hui, je suis plus dans le tempo, j’ai plus de temps. Physiquement, il me reste encore du chemin à parcourir. Après la 60ème minute, je n’ai vraiment plus rien dans les jambes. Je dois encore travailler et resculpter mon corps. Comme je suis resté longtemps sans activité, j’ai perdu de la masse musculaire. Pour le reste, tout va bien. Je suis enthousiaste, c’est positif. J’essaye aussi de me servir de ma technique et de mon expérience pour colmater certaines brèches, le temps de retrouver le physique.

     

     

    Comment faire pour gagner ces 30 minutes de matches que tu ne peux pas faire aujourd’hui ? Te faut-il uniquement du temps de jeu ou faire plus de musculation ?

    David Bellion : Les deux. D’une manière générale, je dois aussi travailler plus que les autres. J’en bave un peu mais, en même temps, c’est bien. Je me réfugie dans le travail. Quand il y a un problème, il n’y a que le travail qui paye. Il faut en passer par là, faire du physique, de la musculation… Pour moi, les séances d’entraînement sont longues tous les jours.

     

     

    Tu as vécu beaucoup de saisons au haut niveau où tout se passait bien. Devoir repartir d’aussi loin pour retrouver la forme, cela doit être dur par moment ?

    David Bellion : Oui, c’est très dur. Mes forces sont la vitesse, l’explosivité et la profondeur. Il me manque quelques centièmes sur les courses, je le sens bien. Mercredi matin, nous avons fait des tests physiques avec des sprints et je sens que je n’ai plus la même puissance. En même temps, c’est logique puisque je sors d’une pubalgie. Cette blessure est l’ennemi n°1 de la vitesse. Pour accélérer, on se sert surtout des abdominaux et du bas du ventre. Forcément, c’est un peu difficile et donc un peu frustrant. Je me sers d’autre chose, de mon expérience, pour compenser mais c’est dur. Il faut faire beaucoup de sacrifices, savoir souffrir pour réussir.

     

     

    Il y aussi tout le « travail invisible » du footballeur sur la récupération, l’alimentation… Sur ces points-là, tu dois être très sérieux pour revenir à 100% ?

    David Bellion : Oui, effectivement, il faut être sérieux. Que ce soit au niveau des siestes ou de la nourriture, je dois être rigoureux afin de bien récupérer. Même si je mangeais bien quand j’étais blessé, le fait d’être inactif a un impact. J’ai accumulé un peu de graisse sans pour autant être une personne corpulente. Je suis toujours resté assez fin mais cette petite accumulation m’a obligé à fournir des efforts supplémentaires. Il fallait « sécher » tout cela. Il y a beaucoup de choses à faire. Il faut rester vigilant quand on est resté inactif longtemps.

     

     

    girondins.com : Il y a peu de temps, avec la CFA, tu as joué contre l’AS Cannes. Qu’as-tu ressenti en affrontant ton club formateur même si Cannes n’est plus ce qu’il était ?

    David Bellion : Même si je ne l’ai pas montré, j’étais à la fois très ému et très triste de voir Cannes à ce niveau. C’est mon 1er club de football. J’ai passé 10 ans de ma vie à Cannes, ma mère vit encore là-bas même si elle arrive aujourd’hui à Bordeaux (sourire). J’ai grandi à Cannes, j’y ai fait mon école et mon collège. Petit, je ne vivais que pour l’AS Cannes. Ce match m’a permis de retrouver 2 ou 3 personnes que je connais. Il y avait Lilian Compan, « Babas » et François Lemasson, qui était le gardien légendaire de l’AS Cannes. Je suis parti en 2001 et je les retrouve en 2011, 10 ans plus tard. Je n’ai pas voulu le montrer, mais j’étais très ému.

     

     

    girondins.com : Lors de la prochaine journée, les Girondins seront à Nice. Tu connais très bien le contexte de ce club. A quel type de match faudra-t-il s’attendre ?

    David Bellion : Le début de championnat est un peu compliqué pour tout le monde mises à part 2 ou 3 équipes en tête. Elles sont très bonnes et ont de la réussite. Elles surfent sur la vague du succès. Pour le reste, il y a très peu d’écart. Je trouve que Nice a une très bonne équipe avec des individualités. L’OGCN a connu un manque de réussite et certains faits de jeu compliqués à gérer. Je connais bien le contexte et ce sera un match très difficile, comme tous les matches au Ray. Cette équipe ne lâche rien. L’entraîneur, Eric Roy, est intelligent et fait partie de ces coaches de la nouvelle génération. Il peut s’appuyer sur un bon staff. Ils vont certainement mettre quelque chose en place pour contrecarrer nos plans. C’est aussi une équipe qui joue au ballon. Souvent, nous avons une image tronquée. Nice passe pour une équipe du Sud qui déménage alors que ça joue vraiment au ballon, que ce soit à l’entraînement ou en match. Bien sûr, c’est difficile au niveau des résultats mais c’est surtout la Ligue 1 qui est compliquée. Il faudra s’attendre à un « match niçois » avec tout ce que cela englobe. Les supporters sont bouillants. Même si le Ray est un petit stade, il y a une telle énergie que l’OGCN peut réaliser de grandes choses. Parfois, ils battent des équipes à gros budgets alors que personne n’aurait misé sur eux. Ils sont capables de faire de grandes choses mais il y a des soirs où rien ne marche.

     

     

    Là aussi, les rencontres face à Nice ne doivent pas te laisser indifférent ?

    David Bellion : Bien sûr, il y a de l’émotion. Nice est le seul club où j’ai joué 2 fois. Je dois beaucoup à l’OGCN. Ils m’ont toujours récupéré à l’agonie, que ce soit après mon expérience à Manchester United ou après Bordeaux la saison dernière. A chaque fois, j’étais en manque sur un plan physique et j’ai dû livrer des batailles pour revenir au haut niveau. La dernière fois, c’était encore pire. Je me suis blessé très vite et j’ai eu pas mal de pépins physiques pendant mon prêt. Je garde tout de même un souvenir extraordinaire de mes expériences là-bas.

     

     

    Samedi, les Girondins affronteront Angers en amical. Est-ce un match que tu attends impatiemment ? Même si tu joues en réserve, c’est cette fois une occasion de se montrer devant le staff.

    David Bellion : Oui, nous en avons parlé avec le coach. Dans un 1er temps, j’espère être dans le groupe. Avec les rencontres internationales, je pense avoir de bonnes chances de participer à ce match. C’est l’occasion de me montrer. C’est aussi un pas supplémentaire. En réserve, ça joue très bien au ballon mais nous affrontons des équipes de niveau CFA. Cette fois, le niveau sera plus élevé. Je vais retrouver le rythme que j’ai connu pendant 10 ans. Je vais m’arracher et j’espère pouvoir obtenir une place dans le groupe professionnel le plus vite possible.

     

     

    Cela va aussi te permettre de faire un point sur ton état physique à ce niveau de la compétition ?

    David Bellion : Oui, je pense. Surtout, je suis heureux à l’idée de rejouer avec mes partenaires sur un match. Cela me tient à cœur. Je joue à l’entraînement avec eux mais en match, cela faisait longtemps. (Il réfléchit, NDLR) En fait, cela fait presque un an ! Je suis parti en décembre 2010 et nous sommes en octobre. Rejouer avec mes coéquipiers est un vrai plaisir. En fait, beaucoup de plaisirs s’enchaînent dans la douleur.

     

     

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