Sané: “Le Sénégal pas favori”

    Lamine Sané, défenseur des girondins de Bordeaux, a été interviewé par so foot sur sa 1ère participation à la CAN qui sera conjointement organisée par le Gabon et la Guinée Équatoriale du 21 janvier au 12 février 2012. Pour lui, le Sénégal ne fait pas parti des favoris. Mais le pense-t-il?

     

     

     

     

    Lamine, jouer une CAN, ça représente quoi, exactement ?

     

    La CAN, c’est un rêve et une fierté de jouer pour son pays. Et c’est ma première… Sinon, c’est comme une coupe d’Europe, ici. C’est très important pour le pays, pour se placer par rapport aux autres pays d’Afrique, évaluer à notre niveau, et mettre en pratique le travail que l’on a pu produire.

     

     

    Qu’attends-tu de cette compétition ?

     

    On va essayer de passer les poules et on verra après, parce que je pense qu’on a une bonne équipe pour aller le plus loin possible.

     

     

    Le Sénégal fait-il partie des favoris ?

     

    On ne fait pas partie des favoris, non ! On vient de mettre notre équipe en place, on essaie de bosser un maximum… On a de bons résultats, donc, on nous pousse directement vers les sommets, mais je pense que l’on a encore une marge de progression.

     

     

    Pourtant, il y a des joueurs capables de faire la différence…

     

    Tout à fait… Offensivement, on a vraiment un très gros potentiel et les places sont chères.

     

     

    Qui est le favori, alors ?

     

    Pour moi, il y a le Ghana, que je ne trouve pas mal, la Côte d’Ivoire, et aussi le Maroc. Ce sont de très bonnes équipes.

     

     

    As-tu discuté de la chose avec d’autres joueurs qui ont déjà participé à des CAN ?

     

    Oui, bien sûr ! Avec des Sénégalais, et ils m’ont dit que c’était quelque chose à vivre et de très fort, soit vraiment une compétition exceptionnelle.

     

     

    Ça chambre déjà ?

     

    Disons que je chambre Landry Nguemo (Cameroun), parce qu’on les a un peu sortis de la compétition (des éliminatoires, ndlr), et parce que… j’aime bien le chambrer !

     

     

    Tu es encore jeune, tu appréhendes ce genre de grand rendez-vous ?

     

    Oui, je suis un jeune, comme pas mal d’autres, mais je n’appréhende pas forcément… Je laisse passer les jours, et quand le bon viendra, on sera à fond !

     

     

    Un objectif précis vous a-t-il été fixé, style dernier carré de la compétition ?

     

    Non, pas du tout ! On nous a juste demandé d’aller le plus loin possible. Après, on n’a pas d’objectif particulier, même si l’on sait que l’on a le potentiel pour. Il ne faudra juste pas se louper, parce que l’on nous attend au tournant.

     

     

    Tu dis que le Sénégal est « attendu au tournant »…

     

    (Il coupe). C’est ça, oui !

     

     

    Par conséquent, ça signifie que les autres vous considèrent comme des favoris…

     

    Je ne sais pas, il faut leur demander !

     

     

    Y a-t-il un engouement particulier au pays, autour de cet évènement ?

     

    Quand je reviens à Bordeaux, je fais abstraction de l’équipe nationale, et je me donne à 100% à mon club, sans faire attention à ce qu’il se passe autour de ça.

     

     

    Justement, en club, tu joues latéral. Et en sélection, tu joues à quel poste ?

     

    Latéral droit ! Mais je ne suis pas latéral, je l’ai toujours dit… Je joue dans l’axe, secteur dans lequel je vais essayer de progresser avec Bordeaux, vu que maintenant, il y a un nouveau joueur à droite (Mariano, ndlr). C’est mon objectif personnel.

     

     

    C’est la première fois pour toi que tu vas t’éloigner durablement de ta famille. Cela ne va-t-il pas être trop difficile à gérer ?

     

    Honnêtement, ce ne sera pas si dur que ça, parce que j’ai de la famille très proche, et quand je vais à Dakar, ils sont toujours présents. Ça me réconforte et me donne du courage pour la suite.

     

     

    Et partir à la CAN pendant presque un mois, d’un point de vue club, quand les Girondins commencent à se redresser, ce n’est pas un peu frustrant d’un point de vue psychologique ?

    C’est vrai, car on était sur une bonne dynamique, bien aussi, en ayant vraiment fait des efforts pour se remettre dans le droit chemin. Et maintenant qu’on y est, partir, c’est un peu le mauvais moment entre guillemets, parce que partir à la CAN, c’est quand même un rêve ! Mais tout ça, ça fait partie d’une carrière, et ça m’obligera dès mon retour à redoubler d’efforts, parce qu’il y aura de la concurrence et qu’il faudra gagner sa place…

     

     

    source: sofoot.com