« Il fallait de la patience »
Les propos de Francis Gillot dans 20 minutes. Propos de l’entraineur bordelais sur sa saison, les transferts du dernier mercato d’été, l’état d’esprit :
Après un début de saison délicat où Bordeaux était relégable, vous devez savourer la bonne série de votre équipe (13 points sur 15 possibles en 2012)…
Quand on est entraîneur, on a plus de mauvais moments à gérer que des bons. On n’a pas souvent l’occasion d’être contents. Quand on a une bonne série comme celle-ci, ça permet d’avoir des semaines plus agréables avec un groupe plus souriant. On peut leur demander encore plus.
Avez-vous le sentiment que l’équipe revient de
loin?
Je savais que ça allait bouger à un moment donné, c’était une
question de temps. Les joueurs n’ont pas lâché, ils ont continué à
travailler malgré des résultats moyens. Il fallait de la patience.
Attention, il ne faut pas croire que c’est gagné. On n’a pas une
marge de manœuvre énorme. J’exploite au maximum le potentiel de ce
groupe. Si on baisse un petit peu notre niveau de jeu, on peut à
nouveau être en difficulté. Il y a aussi un peu de réussite. Contre
Lyon dimanche (1-0), il n’y a pas grand-chose à dire si on fait
0-0.
Avez-vous douté?
Non. Je ne suis pas un jeune qui arrive dans le métier, je ne
panique pas. Je sais ce qu’il ne faut pas faire même si ça ne
marche pas toujours.
Certains critiquaient vos capacités à gérer une plus
grosse équipe que Sochaux…
Il y a toujours des gens qui critiquent. J’ai fait partie des
meilleurs entraîneurs nominés par la profession la saison dernière.
Rien ne me fait peur, que ce soit Bordeaux ou un autre club. Je
m’aperçois qu’ailleurs dans des clubs plus huppés, certains
entraîneurs ne font pas mieux que moi. Je n’ai aucun complexe
d’infériorité.
En début de saison, vous avez pris en main une équipe
qui venait de perdre deux cadres: Alou Diarra et Fernando. L’équipe
manquait de leaders?
Bien sûr. J’ai nommé « Jaro » (Plasil) capitaine, il
fallait qu’il prenne sa place. Aujourd’hui, c’est un garçon qui
pense collectif. Marc (Planus), c’est celui qui parle le plus à
l’entraînement et en match. Ceux qui venaient d’arriver n’osaient
pas trop parler. J’ai senti certains se révéler dans ce rôle de
leader mais ce n’est pas encore assez.
Quelle importance a le changement de tactique dans
la bonne série actuelle?
Le fait de changer de tactique fait qu’il y a moins de routine. Les
joueurs sont plus concentrés sur leur nouveau rôle. Ca leur permet
de les mettre en éveil un peu plus. J’avais déjà fait ça l’année
dernière avec Sochaux pour cette même raison. Jouer à cinq
derrière, ce n’est pas le système que je préfère, c’est celui qui
va le mieux à l’équipe aujourd’hui.
Comment jugez-vous Montpellier,
que vous affrontez samedi?
C’est la meilleure équipe du moment. Contre Paris, ils ont assumé
l’attente qu’il y avait autour de ce match. Ils méritaient de
gagner. Ils seront dans les deux premiers en fin de saison.
20 minutes