Triaud: « Une mesure dévoyée de son origine »

     

     

    Quelques minutes avant son départ pour Paris, Jean-Louis Triaud a accordé une interview à France 3 Aquitaine, afin d’évoquer cette réunion qui se tiendra cette après-midi à l’Elysée en compagnie du président de la République, et de la délégation des clubs de football français, pour aborder le sujet de cette taxe à 75%. Dans un premier temps, le président des Girondins de Bordeaux est revenu sur les arguments à présenter à François Hollande afin de tenter de le convaincre :

     

    « On va faire valoir nos arguments et présenter tous les risques que cette mesure fait courir au football. Je rappelle qu’à l’origine, cette mesure souhaitée et décidée par le président lors de sa campagne était de taxer les bénéficiaires de ces salaires, et non pas les employeurs. Ça nous a paru absolument invraisemblable de taxer les clubs et non pas les bénéficiaires de ces gros salaires, alors que les clubs eux même sont en situation déficitaire, et que l’on travaille depuis plusieurs années pour retrouver un équilibre. Donc, on va essayer de convaincre le président avec des arguments. Quant à l’opinion publique, elle n’avait pas bien compris au départ, et croyait que les joueurs allaient être taxés. On a fait récemment un sondage en posant la question au public « Faut-il taxer les joueurs ou les clubs ? ». Ils ont répondu dans une forte majorité : les joueurs. Je trouve que la mesure est dévoyée de ce qu’elle devait être à l’origine. »

     

     

    Le principal point sur lequel les clubs français aimerait une modification concerne la rétroactivité de cette mesure :

     

    « On va essayer de trouver un système. Nous sommes les seuls à gérer des contrats à durée déterminée. Quand on a signé ces contrats à durée déterminée il y a plusieurs années avec certains joueurs, il y avait des règles en place, et on a fait les efforts que l’on pouvait faire pour bâtir une équipe performante. Aujourd’hui, les règles changent. Mais nos contrats ne peuvent être modifiés. Donc on va demander au président s’il existe une possibilité d’aménager, notamment sur les contrats anciens effectivement, en plaidant pour la non-rétroactivité. »

     

     

    Enfin, Jean-Louis Triaud est revenu plus en détail sur les conséquences de cette mesure pour son club, et évoque notamment une douzaine de joueurs concernés pour un montant qui avoisinerait les six millions d’euros, et revient brièvement sur le fair-play financier mis en place par l’UEFA :

     

    « Nous avons une douzaine de joueurs concernés, pour des montants qui dépassent juste le chiffre fatidique. Le coût sur les deux années fiscales en question sera l’équivalent de 6 millions d’euros pour les Girondins de Bordeaux. Je rappelle également que nous avons fait des efforts financiers pour entrer dans le cadre du fair-play financier, imposé par l’UEFA. Avec cette sanction et cette mesure supplémentaire, l’équilibre souhaité par l’UEFA ne sera peut-être pas atteint par Bordeaux. Ce qui veut qu’en cas de qualification pour une Coupe d’Europe, on pourrait en être écarté au nom du fair-play financier, à cause de cette taxe supplémentaire. »