Diabaté “pleurait tout le temps”

     

    Dans une longue interview accordé à Be In Sport (Mais aussi des propos repris par un média anglais), Cheick Diabaté a raconté ses débuts au Mali, sa carrière de basketteur rapidement avortée, et son acclimatation à l’Europe. Vous saurez dès aujourd’hui tout sur tout :

     

    « Au Mali, tout le monde joue au foot. Ou sinon au basket, ou ils font du karaté. Comme je suis grand, dans ma famille, tout le monde a joué au basket. Mais c’est le foot qui m’a toujours attiré. J’ai essayé de jouer au basket mais moi c’était le foot, et ma famille m’a aidé pour ça. Je suis content d’en être là aujourd’hui. J’ai commencé à jouer dans la rue, et je peux même dire dans la cours de notre maison. Mes parents me disaient d’aller jouer dehors avec mes copains, donc j’ai commencé dans la rue, où on jouait entre nous. Et puis à un moment, on m’a demandé d’aller jouer au centre Salif Keita, et c’est à partir de là que ça a commencé. J’ai ensuite joué la Coupe d’Afrique des moins de 17 ans avec le Mali et après je suis venu à Bordeaux. J’ai été meilleur buteur de cette Coupe d’Afrique, ce qui m’a valu d’avoir beaucoup de propositions. Beaucoup de gens venaient voir mes parents, qui me parlaient. C’était un moment où je ne voulais pas quitter l’Afrique. Quand j’ai commencé à jouer au foot, ce n’était pas pour quitter l’Afrique. Je pensais que j’allais tout le temps rester avec ma famille. Quand on est venu me voir pour me proposer de jouer en Europe, au début, je ne voulais pas trop. Il y a eu des moments où j’ai refusé, des clubs qui étaient venus. Je voulais rester au pays. J’avais peur, je ne savais pas comment ça allait se passer, je me posais des questions, comment j’allais faire sans ma famille… Et puis à un moment donné j’ai accepté de venir, et au bout de deux semaines, ça n’allait pas, je pleurais tout le temps. Au début, je suis venu à Lille, j’ai fait deux semaines, puis après je suis arrivé à Bordeaux. A Lille, je pleurais beaucoup, c’était trop dure, je me sentais seul au monde. Le pire, c’est que je ne parlais pas le français. Je ne comprenais pas… C’était très compliqué. J’étais dans un hôtel et je ne comprenais même pas le menu… Ils me donnaient des pâtes avec de la viande saignante. Je n’avais jamais vu ça avant. Et puis le temps, ce n’était pas l’hiver, mais je n’avais jamais connu ça avant. C’était humide aussi. C’était tellement bizarre. Je ne comprenais pas comment les gens pouvaient avoir réellement l’envie de vivre dans ces conditions. Je e demandais ‘Pourquoi ils ne vivent pas au Mali ?’. »

     

    Sur son avenir, il assure qu’il partira la tête haute : « Quand je partirai de Bordeaux, je partirai la tête haute, ça c’est sur et certain. Il y a eu des moments où… Quand Tigana était entraineur de Bordeaux, je ne jouais pas beaucoup. J’ai eu des propositions pour partir et c’est l’entraineur qui m’a appelé et qui m’a dit ‘Cheick, tu viens, je vais te faire jouer’ je lui ai répondu ‘je suis d’accord avec vous, mais je veux partir la tête haute, je ne veux pas partir comme ça’. Je ne me pose pas trop de questions. Cette année, je me dis ‘Cheick, Bordeaux compte sur toi et t’es obligé de te battre, t’as pas le choix. T’es obligé d’être bon quand tu joues de matches’. Je joue mon football en me disant que quand ça va venir, ça viendra ».

     

    Retranscription et Traduction Girondins4ever