Lucas : “C’était une journée qui ressemblait à aucune autre”

    Philippe Lucas

     

    Philippe Lucas est revenu, pour l’occasion, sur ce Bordeaux-Milan de 1996. « C’était une bonne récompense d’aller à Milan, une belle aventure. Pour nous, jouer Milan et aller là-bas dans ce stade mythique, c’était quelque chose d’exceptionnel. Les recevoir chez nous, remplir un stade sur un quart de finale de Coupe d’Europe, c’était quelque chose de magique. On n’avait pas cette pression, Milan eux étaient dans l’obligation de passer. Je pense que ça a joué contre eux, ils ont fait preuve de suffisance. On a su en profiter […] Quand on est arrivé au stade, c’était un sentiment incroyable. C’est la seule fois où je n’ai pas été reconnaitre la pelouse. Je ne saurais pas expliquer pourquoi. Ce qui m’a marqué, c’est qu’on dit qu’à Bordeaux le public est assez froid, où on a cette impression que l’on va plus à un concert qu’un match de foot. Ce jour-là, il y avait une ambiance incroyable, comme si le match avait commencé une heure et demie avant le coup d’envoi. C’était prenant, ça raisonnait, c’était une journée qui ressemblait à aucune autre […] Tout s’est passé comme dans un rêve, on avait l’impression que tous les éléments étaient réunis, même si c’est toujours facile de le dire après […] J’ai l’impression que le public était venu là pour faire la fête, comme nous remercier de notre épopée. Et au fur du déroulement du match, l’exploit est devenu réalisable et le public y a vraiment cru, et il s’est transformé. Du côté festif, il est devenu euphorique […] Je me suis un peu chopé avec Marcel Desailly (rires). Leur suffisance s’est retournée contre eux. […] A la fin du match, c’était une joie contrôlée, parce qu’il y avait beaucoup de fatigue, et je ne sais pas si on s’était rendu compte de ce qu’on avait fait. Aujourd’hui je le regrette un petit peu, je suis vite rentré au vestiaire. Pourquoi, je n’en sais rien, la plupart des coéquipiers sont restés sur le terrain très longtemps. Je n’ai pas profité de ça. Et puis tu fais la Une de L’Equipe, avec le titre ‘Fabuleux’, et là tu te dis que tu as fait quelque chose de bien”.

     

    Gold FM

    Retranscription Girondins4ever