Giresse : “Dans le jeu, on possédait des affinités extraordinaires”

    Giresse France FIFA

     

    Alain Giresse, dans France Football, s’est rappelé de l’Euro 1984. Celui qui fit partie du fameux ‘carré magique’ donne l’état d’esprit du groupe France. « On avait une telle confiance en nous et dans notre jeu quand on jouait chez nous… Rien ne semblait pouvoir nous contrarier. D’ailleurs, lorsque je quittais Bordeaux, je ne disais pas “j’espère qu’on va gagner’’, mais “on va gagner.’’ Je ne me posais même pas la question. À l’Euro, c’est ce qui s’est passé: on gagne le premier match, le deuxième, le troisième… On ne pense à rien d’autre ».

     

    D’autant que ‘Gigi’ était entouré par trois autres bordelais ; Patrick Battiston, Bernard Lacombe et Jean Tigana. « Dans le jeu, on possédait des affinités extraordinaires et ça se retrouvait obligatoirement sur le terrain dans la réflexion ou les enchaînements. Mon but contre la Belgique, on joue tout à une touche avec Jean, il me donne, je lui redonne et je sais que le ballon va me revenir où et comment. Si tu arrêtes le match à cet instant-là, je sais exactement ce qui va se passer. Il me voit, je le vois, il sait, on sait. Idem avec Bernard. Je connaissais ses déplacements, ses appels et lui les miens. Avec Jeannot, j’étais dans le rôle du receveur. Avec Nanard, dans celui du donneur. Mais notre relation dépassait largement le cadre du foot. On était potes avec les autres, mais ce qui nous unissait allait bien au-delà de la simple amitié. La famille, les enfants, on se connaissait tous… C’est marrant, du reste. Le soir de la finale, une fois le match terminé et les flonflons remballés, on s’est retrouvés à trois dans le vestiaire: Battiste, Nanard et moi. On était en train de se rhabiller, il n’y avait plus un chat et la coupe trônait au milieu. “Oh, merde…’’ Nanard l’a mise dans son sac et on l’a ramenée à la Fédé, où on a tous mangé avec les femmes et la famille. En fait, rien n’avait vraiment été organisé pour fêter ça. Ensuite, on est rentrés à l’hôtel, on a bu le champagne dans la chambre, et, le lendemain, on avait l’avion à Orly pour rentrer sur Bordeaux. Voilà, comment ça s’est fini ».