Alain Bénédet : « Quand il n’y a pas beaucoup de buts, ce sont les entraîneurs qui sont pointés du doigt. Après, il y a aussi l’animation qui est faite par les joueurs, parce que l’entraîneur, ce n’est pas lui qui bloque l’animation »
Alain Bénédet, actuel entraîneur de Blagnac, et adjoint de Francis Gillot aux Girondins de Bordeaux, a évoqué pour Girondins4Ever l’attaque bordelaise de cette saison. « Je trouve qu’il y a quand même du potentiel offensif. Il y a des garçons comme Jimmy Briand qui est toujours là, Nicolas De Préville qui fait une saison remarquable. Il y a du poids offensif mais tout dépend du plan que l’entraîneur met en place, s’il désire qu’il soit plus à vocation offensive ou défensive… On peut très bien attaquer tout en gardant un équilibre d’équipe sur le plan défensif. S’il y en a 5 qui défendent et 4 qui attaquent, je pense qu’on peut aller de l’avant pour marquer des buts. Mais je m’aperçois qu’ils ne se libèrent pas vraiment pour aller marquer des buts. On voit que dès que ça centre, il y a très peu de gens devant le but. Je pense que c’est un problème d’organisation, par rapport à ce que j’ai vu pour ce match de Marseille ou les autres que j’ai vus avant ».
Si les joueurs girondins sont pointés du doigt, c’est aussi le cas de Paulo Sousa pour une partie des supporters bordelais. Alain, qui a également vécu cela avec Francis Gillot, a parlé des critiques qu’un entraîneur/staff peut recevoir, aussi bien sur sa tactique sur ses choix. « Avec Francis Gillot, on discutait beaucoup. On disait que l’on jouait beaucoup défensif, mais dès fois on finissait les matchs avec 6 joueurs offensifs donc quelque part, on était beaucoup plus porté sur l’attaque que la défense, même si la base d’une équipe c’est la défense car c’est sur elle que l’on s’appuie le plus. On a été un équipe qui marquait assez souvent des buts, ça prouve que l’on était porté vers l’avant. Après les critiques, vous savez, c’est toujours la même chose, les médias qui disent que l’on joue cadenassés, qu’on a un championnat de France qui est merdique… Mais on s’aperçoit que les joueurs étrangers qui viennent chez nous, ont du mal à s’imposer dans notre championnat. Ça montre qu’on a un championnat solide, en comparaison aux anglais où l’on voit 5-6 buts par match parfois et qui a un jeu qui est plus porté vers l’avant. On ne peut pas comparer. L’autre jour, je regardais le match Real Madrid- Atletico, j’ai un copain qui y était et il m’a dit que ça n’avait pas été un beau match et qu’il n’y avait eu qu’un seul but. On se focalise beaucoup sur les championnats étrangers alors que le nôtre est très tactique, pas évident à jouer. Et quand il n’y a pas beaucoup de buts, ce sont les entraîneurs qui sont pointés du doigt. Après, il y a aussi l’animation qui est faite par les joueurs, parce que l’entraîneur, ce n’est pas lui qui bloque l’animation. C’est assez compliqué de lancer la pierre de suite à l’entraîneur ».
Pour l’ancien adjoint, désormais entraîneur principal à Balma, les tensions entre la direction et les Ultramarines impacte forcément l’extra sportif. « Oui, je pense. Est-ce que le club travaille sereinement ? Est-ce que les rapports sont ouverts à toutes les catégories du club ? Est-ce qu’il y a une politique sportive mise en place ? Quand il y a un rachat de personnes étrangères, c’est toujours compliqué. Est-ce qu’il y a un maître à bord qui commande le navire ? Je ne sais pas. Moi, j’entends des choses depuis l’extérieur et on voit un club qui ne sait pas trop où il va. C’est assez complexe mais je ne suis pas sur place pour voir ce qu’il se passe. On sent que depuis qu’il y a eu des repreneurs, on ne sait pas trop où le club va, en quelque sorte ».
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