Patrick Guillou : « Ces expériences, à Bordeaux où Wolfsburg, m’ont permis d’avoir un œil plus averti. Le travail du staff technique, c’est un job quasiment 20h/24, c’est énergivore »

    Patrick Guillou, qui s’était promis de ne pas revenir au terrain après sa carrière de joueur professionnel, a finalement répondu à l’appel de Willy Sagnol lorsque ce dernier était aux Girondins de Bordeaux. L’ancien adjoint bordelais revint sur cette expérience.

    « C’était une opportunité de revenir dans le foot. Tout ce que j’ai construit après ma carrière de footeux, c’était pour revenir dans un club de foot, mais à un poste stratégique. Plutôt directeur sportif, directeur général, dans l’encadrement du secteur administratif, plus décisionnaire que sur le terrain […] Ce qui donne le tempo d’un club, ce sont les résultats sportifs. Mais ce qui se fait derrière, tout ce qui se fait dans les bureaux, au niveau des décisions, impacte vraiment ce qui se passe sur le terrain. Un entraîneur, on lui met à disposition des joueurs, des infrastructures, mais on lui demande des résultats. La singularité dans le football, c’est que chaque entraîneur qui arrive dans un nouveau club demande du temps, mais c’est un secteur d’activités où par définition, tu n’en as pas. Le seul temps que tu as, c’est le match suivant, et même quand tu fais partie d’un staff, tu en profites vraiment une heure et demie après le match, après la victoire, et après tu te projettes sur l’entrainement du lendemain, le match suivant, ça va très vite. C’est un métier sur le terrain qui demande énormément d’énergie. Ces expériences, que ce soit à Bordeaux où à Wolfsburg, m’ont permis d’avoir un œil plus averti, plus aguerri, sur le travail d’un staff technique. Le travail du staff technique, c’est un job quasiment 20h/24. Tu es toujours dans la projection, la réflexion. On va te dire ‘vous gagnez bien votre vie, il faut arrêter de pleurer’. Ouais, mais c’est énergivore. Tu as très peu de temps de récupération pour toi, tu te projettes toujours. Le joueur, lui, quand il a fini son match, il fait le décrassage le dimanche matin, il a un jour et demi de repos et il revient le mardi après-midi. Sauf que pendant un jour et demi, tout le staff bosse d’arrache-pied pour remettre une programmation d’entrainements. C’est un boulot sans nom. Le joueur va se promener dans le Parc du Pilat, il va être tranquille, sauf que le staff lui continue à bosser ».

    Dessous de Verts

    Retranscription Girondins4Ever