Bernard Lions : « C’est une gestion froide, technique et mécanique. Le football c’est aux antipodes de ça : c’est une communauté de passion, un partage d’émotion »

    (Photo by Anthony Dibon/Icon Sport)

    Bernard Lions, vis-à-vis des fonds d’investissement comme aux Girondins de Bordeaux, explique que si le club est géré d’une manière froide, sans prendre en compte toutes les composantes et notamment celle des supporters, cela ne peut pas fonctionner. Car un club de football n’est pas une entreprise comme les autres.

    « C’est tout le problème de ces entreprises qui investissent dans le football. Ils mettent en place des règles de management d’entreprise et c’est ce qu’il faut car aujourd’hui les clubs ne sont plus des associations sportives mais des sociétés de spectacle de droit privé. C’est donc régi comme une entreprise, mais il faut aussi que les investisseurs prennent en compte la dimension publique et de communication. Quand tu achètes ou investies dans une entreprise lambda, tu travailles sur une communication pour soigner l’image de ta boîte. Mais le foot a la particularité d’appartenir à tout le monde. Parce que c’est une communauté de passionnés et il n’y a que la passion qui fait venir les supporters, jouer les joueurs. C’est ce qui fait que les Ultramarines viennent voir les matches de leurs clubs partout, c’est la passion. Les gens qui sont compétents, à l’extérieur du monde du football, ne prennent pas du tout la mesure de cette dimension affective et cette nécessité de communiquer d’avoir des relations permanentes avec « ta clientèle ». Il faut créer des synergies et que les gens s’y retrouvent. C’est vraiment le défaut que j’ai remarqué de tous ces gens-là : ils ne prennent pas en compte cette dimension médiatique et publique. Ils pensent donc qu’ils vont la gérer comme une entreprise lambda et mettent à la tête un technicien. Ce sont des gens qui sont complètement étrangers au monde si particulier du football et c’est pour cela que ça ne fonctionne pas. La première chose à faire est de mettre des gens du football. Je pense que le divorce avec les supporters vient de là, mais je ne parlerais pas à la place des supporters. Ils ne se reconnaissent pas à travers Longuépée ou King Street car ils ne les connaissent pas et n’arrivent pas à appréhender ce qu’ils veulent et les attentes des supporters. C’est une gestion froide, technique et mécanique. Le football c’est aux antipodes de ça : c’est une communauté de passion, un partage d’émotion. De ce que j’en vois les Girondins, c’est l’opposé de ça ».

    Retrouvez l’intégralité de l’interview de Bernard Lions (partie 1) ICI, sur Girondins4Ever