Mohamed Bouhafsi : “Comment vont réagir les Français quand ils vont savoir que l’on va passer des tests aux joueurs qui n’ont pas de symptômes, juste pour vérifier qu’ils vont bien ?”
Le journaliste Mohamed Bouhafsi a fait un point sur la situation dans le football français alors qu’il est question de mettre en place une reprise du calendrier pour terminer la saison de Ligue 1 et des coupes nationales restantes.
“Depuis plusieurs jours, les présidents de Ligue 1 avaient validé une date en forme d’espoir pour reprendre la Ligue 1, c’était prévu pour le week-end du 13-14 juin. Noël Le Graët, le président de la Fédération Française de Football militait même pour que cette date-là soit le match de coupe de France entre le Paris-Saint-Germain et l’AS Saint-Etienne. Ce cheminement est arrivé sur cette date pour une raison très simple, le 15 mai les entrainements individuels devaient reprendre ensuite on compte 4 semaines de réathlétisation donc on arrive vers le 13-14 juin. En revanche il y a des conditions à cet espoir, les dirigeants attendent tous la déclaration officielle du Premier Ministre Edouard Philippe où il va annoncer tous les éléments du déconfinement. Il y a un président qui m’a dit ‘on va voir si le Premier Ministre va parler du football professionnel et non pas uniquement du sport amateur à savoir les joggeurs dans la rue parce qu’il y a beaucoup d’inquiétude sanitaire. Le Président du Conseil Scientifique a expliqué que le football n’était pas une priorité, qu’il ne fallait surtout pas compter sur des matches avec des rassemblements de public cet été. Dans les infos que j’ai récupéré, il y a des médecins qui m’ont dit ‘comment on va faire si l’on récupère des joueurs dans quelques semaines qui s’entrainent et qui ne tombent pas malades en allant à l’entrainement ou en matches mais juste en allant faire leurs courses ? Et bien on arrête tout le monde et on remet tout le monde en quatorzaine, c’est impossible à gérer’. Il y a aussi un dernier problème qui est éthique, c’est la question des tests. Le gouvernement ne va pas autoriser normalement des entreprises à payer des tests et il faudrait accorder au football une mesure exceptionnelle dérogatoire pour accorder 40 000 tests, soit deux tests par semaine. Un le vendredi avant les matches et un juste après les matches pour savoir s’il n’y a pas de soucis. Comment vont réagir les Français quand ils vont savoir que l’on va passer des tests aux joueurs qui n’ont pas de symptômes, juste pour vérifier qu’ils vont bien et pour démarrer les rencontres ? Un Directeur Général du football m’a dit ‘le choix est vite fait entre des Français qui ont des symptômes et des joueurs qui n’ont absolument rien’. Il faudra faire un choix et ce choix se porterait plutôt vers le choix sanitaire”.