Daniel Riolo : « Son œuvre jusqu’à aujourd’hui, c’est écraser tout le monde en nommant ses hommes. Il n’est pas rentré dans les traditions locales, la mentalité, et il a coupé tout le monde de tout le monde »
Daniel Riolo, dans l’After d’hier soir, a décrit l’arrivée de Frédéric Longuépée aux Girondins de Bordeaux, ainsi que l’image que quelques points de rupture qu’il a créés, que ce soit au niveau de ses rapports avec les gens comme de Paulo Sousa.
« Le choix avait été un petit problème, parce qu’il y avait plusieurs candidats. C’est DaGrosa et les autres qui se sont dit ‘c’est mieux si on prend celui qu’on pourra le plus facilement contrôler’. C’est un peu comme ça que ça s’est fait, le choix de Longuépée. Longuépée n’est pas plus bête qu’un autre dans ce genre de circonstances et une fois arrivé, il a essayé de placer ses équipes, et est née une guerre interne de tout ça. Quand ils ont eu assez d’éléments pour démontrer que la gestion de GACP était catastrophique et que Varela avait croqué bien comme il fallait, Longuépée a demandé à King Street de virer GACP. La bataille a été gagnée à moitié parce que pas mal de gens sont restés comme Macia, Cissé, à qui longtemps Longuépée n’a même pas adressé la parole. Il faut savoir aussi que Longuépée a dit à Paulo Sousa qu’il n’avait pas à lui parler, parce que le rapport de hiérarchie faisait qu’il y avait Eduardo Macia entre les deux. Ca décrit les rapports qui se sont installés […] Il a travaillé au service commercial du PSG, ce qui n’a rien à voir avec le rôle de Président. Dans le milieu, tout le monde dit que quand il a été nommé Président à Bordeaux… Le monde du foot est quand même tombé de la chaise. Les autres Présidents, les gens qui avaient bossé avec lui au PSG, sont tombés de la chaise : ‘attends, Président ?!’. Les gens étaient assez scotchés du choix de Bordeaux. Ça n’est pas un Président dans l’âme, sa nomination a surpris dans le milieu. Et quand il arrive à Bordeaux, il a voulu s’imposer comme un patron. C’est ce qui va être son œuvre jusqu’à aujourd’hui, c’est écraser tout le monde en nommant ses hommes. Il n’y a pas eu de mariage avec Paulo Sousa. Parfois, les divorces se sont sur des détails et des conneries, comme le truc que j’évoquais, ‘tu ne me parles pas, tu parles à Macia’. Et il y a une autre histoire qui a un peu officialisé la rupture. Longuépée a passé un partenariat avec David Bellion, qui a monté une boite de fringues, qui s’appelle Etudes. Un sweet capuche. Longuépée a obligé l’équipe à la soirée des vœux, à porter ces fringues-là. La plupart ne voulaient pas, lui s’est énervé, alors que le sweet n’était même pas aux couleurs du club. Paulo Sousa s’est braqué avec ça, et a surtout dit qu’il ne mettra pas ça au bord du terrain parce qu’on voulait l’obliger à le faire, pour faire de la pub à la boite. Petit à petit, l’exploit de Longuépée aura été de se couper de tout le monde à travers ce genre de petite anecdote. Il y a eu cette idée au stade de faire le salon dans le salon, pour couper la direction des partenaires. Lui, il a fait quelque chose qui ressemble un peu plus au PSG, un truc un peu plus élitiste. Il n’est pas rentré dans Bordeaux, il n’est pas rentré dans la ville, les traditions locales, dans la mentalité locale, et il a coupé tout le monde de tout le monde. La convivialité a disparu. Il y a eu la volonté d’exploitation du stade qui est également un échec. Il s’est coupé des partenaires, du vestiaire, des supporters, de tous les acteurs socio-économiques et culturels de Bordeaux ».