Elie Baup : « On sent que ces fonds d’investissement ont cette capacité à mettre l’argent qu’il faut. Mais cela manque évidemment d’énergie régionale. C’est en train de foutre le camp »

    Elie Baup a donné son ressenti sur l’absence de culture club aux Girondins de Bordeaux par exemple, lorsque les fonds d’investissement sont présents.

    « Ce sont des fonds d’investissement qui sont dans plusieurs disciplines. Aux Etats-Unis, on les retrouve dans le soccer, dans d’autres sports. Dans des entreprises aussi. Aujourd’hui, avec la crise, regardez les difficultés qu’ont tous les clubs, ça va être conséquent cette histoire de coupure, ça va laisser beaucoup de traces, beaucoup de clubs sont vraiment en difficulté. On sent que ces fonds d’investissement ont cette capacité à couvrir, à faire le dos rond, à mettre l’argent qu’il faut. Cela manque évidemment d’énergie régionale, mais très peu d’entreprises et de structures sont capables d’amener ça. Le foot pro est peut-être aujourd’hui un peu trop dans cet aspect financier. Ce que l’on regrette comme l’identité régionale, l’image, des joueurs qui restent en permanence dans le club, un projet de jeu, ce qui ressemble à un club, c’est en train de foutre le camp. On ne retrouve plus ça dans ce football professionnel qui est un gros business. On le voit dans ce qui se passe aujourd’hui avec les droits tv, ces manques à gagner par rapport à l’arrêt. On parle très peu de ce qu’on a toujours aimé nous les anciens, l’identité des clubs, cette manière de jouer par rapport à un club. Il y avait un certain style à Auxerre, Nantes, Bordeaux, Marseille… On est en train d’uniformiser un peu le football autour de l’aspect financier. Et du trading, oui […] Il ne faut surtout pas où on arrive dans la situation de Bordeaux où les supporters sont contre l’investisseur. Il faut essayer de travailler avec lui, redonner le goût du sport, du football, mais ça passe par une équipe dynamique, du jeu, de l’enthousiasme, par les valeurs… Quand on parle de l’identité d’une équipe, c’est par rapport à ce qu’elle peut produire sur le terrain, à cette forme d’attachement à du pressing, de l’engagement, de la bonne agressivité : quelque chose du sud-ouest ! On reste quand même à Toulouse, dans un esprit de rugby. Il y a une grinta toulousaine qu’il ne faut pas perdre de vue, qui fait sa spécificité. Il y a des endroits où le jeu est plus léché, posé, avec plus de conservation. C’est le terrain qui va donner la force, renvoyer aux tribunes une certaine idée, pour faire venir plus de gens ».

    Sud Radio

    Retranscription Girondins4Ever