Laurent Brun : “Les nouveaux actionnaires n’ont pas pris la mesure de ce qu’était un club de football en France”

    Dans Podcastine et son quatrième volet, podcast relatant l’actualité des Girondins de Bordeaux depuis le titre de Champion de France en 2009 jusqu’à aujourd’hui, Laurent Brun a traité du départ d’M6, puis de l’arrivée des investisseurs américains.

    « La chaine est arrivée au lendemain du titre de 19981999. Son créneau c’était au départ la chaine « 0% football », et finalement elle s’est investie, elle s’est impliquée. Elle a gagné des titres, c’est une époque faste pour les Girondins de Bordeaux que ce soit au niveau du championnat de France, de la Coupe de France, ou la Coupe de la Ligue. Ça a correspondu à ce moment-là à une stratégie différente où M6 a souhaité se désengager. Ça a été un virage amorcé, M6 en parlait depuis quelques temps. M6 était critiqué par les supporters girondins, il ne faut pas l’oublier, malgré le palmarès sous l’ère Jean-Louis Triaud. Et finalement M6 a dit qu’ils ne vendraient pas tant qu’il n’y aura pas un repreneur sérieux. Finalement, ça a été cette entreprise américaine qui est arrivée. M6 et les autorités politiques ont jugé que c’était le bon moment, le bon interlocuteur pour la transaction. Il se trouve que ça ne s’est pas forcément bien passé par la suite… Le club étant passé sous pavillon américain a eu des difficultés, et on a vu que les nouveaux actionnaires n’ont pas pris la mesure de ce qu’était un club de football en France. Ils ont essayé de le gérer comme un club américain, que ce soit de basket, de hockey ou de foot américain. On a bien vu que ça n’a pas fonctionné, il faut le dire […] GACP et King Street viennent à la base pour faire de l’argent, par l’intermédiaire du trading. Sauf que le marché français ce n’est pas tout à fait la même chose que d’autres marchés. On n’est pas en Angleterre, pas en Allemagne, on n’a pas non plus 60000 personnes dans les stades. Ils ont mal ciblé ce qu’était le football français, et faire du trading, ça veut dire recruter ou former de jeunes joueurs pour les vendre très chers. Il n’y en a pas beaucoup qui savent faire ça. En Europe, on a connu le FC Porto, l’Udinese, l’AS Monaco pendant deux-trois ans, le LOSC y parvient un peu. C’est très difficile et très risqué de faire ça. Je pense, et ça n’engage que moi, que les dirigeants se sont fourvoyés dans ce combat-là, et n’ont pas réussi à faire ce qu’ils voulaient parce que je pense que c’est quasi-impossible de le faire en France, en tout cas à Bordeaux ».

    Retranscription Girondins4Ever