Jérôme Rothen : « Je me demandais à quoi l’entraineur servait »
Jérôme Rothen est revenu sur le match nul entre les Girondins de Bordeaux et l’Olympique de Marseille (0-0).
« Ce n’était pas un grand match, loin de là, surtout la première mi-temps. Après, la seconde, ce qui m’a interpellé, c’est quand Marseille se retrouve à neuf, je me dis que je vais rester dans le match, alors que je voulais me barrer parce qu’il ne se passait plus rien… Il reste alors une demi-heure et je me dis que c’est intéressant. Ce sont des situations qu’on a vécues en tant que joueur, soit on l’a vécu toutes les semaines sur les entrainements avec des oppositions à un ou deux de plus. A l’arrivée, Marseille n’a même pas eu besoin de défendre en bloc son but, puisque Bordeaux a été inoffensif. Je me suis dit que ça allait arriver, mais je me demandais à quoi l’entraineur servait. L’entraineur a des devoirs. C’est un peu le discours que Gasset avait : ‘vous me cherchez Ben Arfa, et la lumière viendra de lui’. Okay, quand tu es à onze contre onze, ça peut se comprendre, vu les lacunes de certains. Mais quand tu es à deux de plus que le bloc de neuf en face, c’est la simplicité qui doit être mise en place. Tu te dis qu’il va forcément y avoir un surnombre au bout d’un moment, qu’il va y avoir des décalages sur le côté, des centres, de la présence devant… Mais là, c’est un tir cadré sur une demi-heure pour Bordeaux […] Sur les autres matches, ok, pas de problème. Mais là, tu es à 11 contre 9, et tu ne fais pas un décalage, tu ne fais pas de la simplicité… Tu as un entraineur qui attend d’être à cinq minutes de la fin… Je vois encore l’image, quand il se lève sur le banc et qu’il dit ‘écartez le jeu’. Ah mais putain il est temps, ça fait 25 minutes qu’on se fait chier à regarder le match, que tes joueurs s’emmerdent, que tu ne fais pas de changements… Il a changé De Préville pour Seri, ok, mais pourquoi tu restes à quatre derrière sachant que tu n’as plus que Germain qui essaye d’attaquer… mais tu n’as pas d’autre plan ?! Il ne se passe rien. Pour moi, le rôle d’un entraineur est essentiel dans ce cas-là. C’est là que tu vois ce qu’il met dans la tête aux joueurs ».