Frank Leboeuf : “Quand j’ai vu cette haine monter… J’ai été con de dire que les bordelais étaient des bourrins, mais ce n’était pas dans ce sens-là”

    Dans Planète LizaFrank Leboeuf, qui est resté 5 ans et demi à Strasbourg, s’est remémoré la double confrontation pour la montée en Ligue 1 face aux Girondins de Bordeaux, lors de la saison 1992-1993.

    « C’est un compte de fée Strasbourg […] Ces matches-là étaient joués à guichets fermés. Il faut savoir qu’à La Meinau, on va tourner en moyenne en deuxième division, à 30000 personnes. Le match retour au Parc Lescure était complet aussi… C’étaient des grands matches, et avec une haine extraordinaire, grâce à moi (rires). Mais c’était par une méprise du journaliste… On en a rigolé avec Gaëtan Huard et Bixente aussi après, et c’est comme ça qu’on a appris à se connaitre. Après le match où on gagne 2-1 – et je marque deux buts, d’ailleurs ce n’était pas un match, c’était une boucherie – je dis ‘en fait, Bordeaux a très bien compris comment marchait la deuxième division, il faut y aller au taquet, à fond, il faut mettre des coups, ce sont des bons bourrins, ils savent le faire’. Et là, ce qui est resté, c’était ‘ce sont des bons bourrins’, alors que ce n’était pas du tout mon interprétation du truc. Et ça a créé une haine… Moi, j’avais le plus grand respect pour tous les joueurs, et quand j’ai vu cette haine monter… Alors, j’ai été con de dire que les bordelais étaient des bourrins, mais ce n’était pas dans ce sens-là. Ce n’était vraiment pas ça ! C’était pour dire qu’ils étaient bien rentrés à la façon deuxième division. Mais ça m’a fait rire… Au match retour, quand il y a eu le problème, je me suis dit qu’il allait y avoir bagarre générale, que ça allait se fritter dans le tunnel… Je n’étais pas aussi costaud que maintenant, j’étais plutôt fin, et c’était Plancque qui était venu me chercher, qui était quand même la plus grande crevette de toute l’équipe. En plus, j’aime beaucoup Bordeaux, j’ai toujours soutenu Bordeaux, et c’est parti en vrille alors que… ».

    Bixente Lizarazu s’est également souvenu de ce moment.

    « Je jouais à Bordeaux, on est descendus en seconde division, c’était la saison 92-93. On est rétrogradés pour des raisons administratives, et il y a deux équipes qui veulent monter : Strasbourg, et les Girondins de Bordeaux. Après les propos de Frank, dans le tunnel… Il avait fait ses déclarations comme quoi on était de ‘gros bourrins’… J’étais avec Jean-Luc Dogon, avec qui j’étais en chambre, on avait mis sa photo, avec des bougies à côté… C’était LA cible ! ».

    Retranscription Girondins4Ever