Christophe Monzie délivre un droit de réponse à Florian Brunet sur le sujet du “silence relatif” des supporters bordelais

    Photo Ultramarines

    Christophe Monzie, sur ARL jeudi soir, a tenu à répondre aux propos du porte-parole des Ultramarines, Florian Brunet, qui répondait également à des propos tenus par le journaliste il y a une semaine sur le sujet du “silence relatif” des supporters bordelais. Voici le droit de réponse complet de Christophe Monzie.

    « Je voudrais juste répondre à Florian Brunet sans polémiquer. Les gens qui écoutent l’émission ont bien compris que ce n’était pas le genre de la maison à passer notre temps à polémiquer. Florian Brunet s’est fendu de quelques tweets la semaine dernière. Je veux simplement apporter ce droit de réponse par le média qu’on représente, ARL, qui est un vrai média, plutôt que par un tweet, Twitter étant fait pour une conversation minimaliste et avec peu de caractères. Je vais juste rappeler deux choses essentielles, la première est de ne pas avoir tendance à généraliser, et la seconde c’est de s’informer avant de parler et de faire des procès d’intention. Il ne faut surtout pas être amnésique, je m’explique. Je ne sais pas ce qu’il en est des autres médias mais le besoin de sensationnalisme n’a jamais été la priorité d’ARL, contrairement à ce qu’a écrit Florian. Au contraire, depuis 36 ans que la radio existe et parle de sport, on a eu plutôt comme philosophie d’aller partout et de parler de tout le monde, y compris dans les endroits où la lumière ne brille pas tellement, ou un peu moins. Et surtout de ne pas partir de ces endroits du jour au lendemain même quand celle-ci cesse de briller, contrairement à quelques autres. Donc mettre tout le monde dans le même panier me semble un peu réducteur. De la même façon affirmer qu’on aurait été les premiers à enfoncer les supporters au moindre dérapage… Là aussi, il a tout faux, parce qu’on est à la veille de l’avoir fait un jour. C’est mal nous connaitre, et c’est aussi ne pas écouter nos émissions ni nos reportages. Je mets au défi les Ultras et Florian de trouver sur ARL trace d’un écrit sur le site de la radio ou d’un document sonore qui les condamne ou qui les a désavoués dans leurs actions passées depuis douze ans que nous suivons ce club. Nous avons toutes les archives pour le prouver si besoin est. Au contraire, s’ils écoutaient la radio, ils se rendraient compte qu’à chaque reportage, nous lisons leurs banderoles. Nous n’avons jamais dit que c’était nul. A l’extérieur, je signale leur présence à chaque fois qu’ils y sont. Nous publions même des photos sur notre site. A chaque fois qu’ils effectuent un déplacement. On parle plutôt d’eux en bien. S’ils en ignorent l’existence, je leur conseille d’aller fait un petit tour sur notre site, ou d’écouter les reportages sur nos fréquences, notre site, ou par l’application. Pas plus tard que dimanche dernier, leur magnifique tifo figurait en photo sur notre site. Mais il y a aussi des photos que l’on a prises à Reims, à Lorient, à Strasbourg… Si on avait une dent contre eux, je ne crois pas qu’on ferait leur publicité parce qu’on n’a rien à y gagner de toute façon. Il vaut mieux s’informer avant de généraliser, et de voir qui fait quoi, qui parle de qui, et en quels termes, avec impartialité ».

    « Deuxièmement, je ne vois pas en quoi la situation est différente par rapport à l’époque où Bordeaux était censé jouer la Coupe d’Europe chaque année. Florian nous dit que comparer la situation actuelle avec celle de l’époque est différent, car à l’époque Bordeaux jouait la Coupe d’Europe. La Coupe d’Europe, ce n’est pas une science exacte. Ce n’est pas parce qu’on a un effectif censé être bâti pour ça que ça marche à tous les coups. Lyon aussi était censé jouer une place en Coupe d’Europe cette année. J’ai fait allusion à la période avec Jocelyn Gourvennec, mais j’aurais pu parler d’une autre période, ce n’était pas une première. On a vu ça ailleurs, avant et après dans l’histoire du club, et parfois avec des effectifs qui étaient plus étoffés que celui que Gourvennec avait à sa disposition. Est-ce que cet objectif de jouer l’Europe, légitimise davantage la colère et les mouvement initiés par les supporters aujourd’hui, où il me semble que la situation est infiniment plus grave sur le plan sportif… On est quand même, je le rappelle, menacés d’une descente sportive en Ligue 2, que le club n’a jamais connu depuis plus de cinquante ans. Je suis surpris, je le répète encore, du silence des supporters sur par exemple la mise à l’écart des cadres de l’équipe, dont le professionnalisme était irréprochable, pour des raisons qu’on a officiellement baptisées de stratégiques. Quand on remplace un international français de 51 sélections, qui a 36 ans, par un joueur qui en a 34, qui ne s’est engagé que pour quatre mois… Je me demande si stratégiquement – je pose la question – c’est une solution d’avenir. Ou quand on vend Pablo l’année dernière, un autre joueur de qualité qui n’a jamais été remplacé qualitativement… J’aurais aimé lire des réactions à cette époque-là […] Quand leurs actions de supporters, qui n’ont pas manqué la saison dernière à l’attention de la direction de l’époque, se multipliaient… Aujourd’hui, ils disent qu’ils travaillent en bonne intelligence avec le club. Cela veut dire quoi, qu’avant les mouvements étaient juste le résultat de querelles de personnes, mais pas forcément fondées sur des raisons sportives ? Je ne sais pas, mais sans qu’il soit pharamineux l’année dernière, il me semble que Jean-Louis Gasset a eu quand même des résultats meilleurs que ceux de Vladimir Petkovic cette année. On est derniers, mais finalement, on laisse faire, dans une sorte de silence qui est un peu surprenant et paradoxal. C’est juste ce que j’ai voulu dire, et rien de plus. Il ne faut pas perdre la mémoire ensuite. Florian Brunet est venu il y a deux ans, il s’était largement exprimé, on l’en remercie d’ailleurs. Son intervention était surtout un réquisitoire argumenté contre Frédéric Longuépée. Malgré tout, il a parlé sur notre antenne, on s’est donc mouillé vis-à-vis du club, qui aurait pu nous en tenir rigueur. Mais nous pensions qu’il était de notre devoir de donner la parole à toutes les composantes du club. Je rappelle aussi que lorsque Jean-Louis Gasset est arrivé au Haillan, que les Ultras s’étaient donnés rendez-vous, et avaient déployé une banderole ‘Longuépée Démission’, on entendait leurs cris, leurs revendications, jusque dans le Château pendant la conférence de presse. Après cette conférence, je suis personnellement allé leur donner la parole, j’ai tendu le micro à Florian Brunet, qui m’a aiguillé vers son second. On a fait une interview de 8 minutes, qui a été diffusée intégralement. Dans les propos qu’il a écrits dans ses tweets, il me semble qu’il ait oublié tout cela. Je veux juste dire qu’on reste, bien sûr – et il n’est pas question de polémiquer encore une fois – à la disposition des supporters et de leurs porte-paroles. On n’est pas là pour polémiquer mais cette façon de généraliser et de perdre la mémoire sur des choses qu’on a faites, me gêne un petit peu. Si d’autres leur ont fait du mal, que ces griefs soient mieux ciblés, ou qu’il y ait un peu plus d’impartialité. Je crois que là, on a fait un raccourci un peu facile ».

    Retranscription Girondins4Ever