Pour cela, nous vous disons merci, Président

    Nous allons être plutôt transparents avec vous. Il y a quelques jours, nous nous posions la question suivante : « Devons-nous remercier Gérard Lopez, s’il nous fait passer la DNCG et s’il remet le club à flot ? ». C’est une question à laquelle nous avons pensé, et repensé, nous qui sommes de nature neutre, qui ne nous permettons uniquement de juger des joueurs sur des matches de football, et encore, avec un œil plutôt subjectif, celui de supporter. Alors, jamais, à la lecture de nos brèves, de nos articles, vous n’avez ressenti si nous étions « pro Lopez », ou « anti Lopez », comme si nous devions d’ailleurs être obligatoirement mis dans une case, comme si un juste milieu ne pouvait exister, et pourtant… En tant que propriétaire, actionnaire, évidemment qu’il était du devoir de Gérard Lopez de « remettre au pot ». Mais combien sont ceux qui ne l’auraient pas fait ? Combien, devant la difficulté de la tâche, sont ceux qui auraient fui ce traquenard ? Parce que c’en est un. Oui, Gérard Lopez, est in fine le responsable d’une descente sportive du Football Club des Girondins de Bordeaux, la première depuis 1960, même si les raisons sont multiples. Mais très sincèrement, après son passage dans l’After, qui serait resté plus de 5 minutes, accusé de tout, sans preuves, sans jugements, et par l’intermédiaire de raccourcis faisant la joie de ceux qui ne connaissent pas les dossiers, mais qui sont uniquement assis à écouter, pour s’imaginer l’odeur du sang ? Très peu. Gérard Lopez a encaissé, et aurait probablement pu déclencher plusieurs procès en diffamation à l’encontre de Daniel Riolo.

    Mais plus que le fond, c’est la forme qui nous a dérangés. Forme à laquelle nous sommes habitués pourtant et qui, parfois, a fait ses preuves. Nous sommes bien placés pour en parler, ayant contribué à de nombreux dossiers révélés lors de la période GACP, et qui ont eu le mérite d’être mis sur la place publique par Daniel et RMC, alors que de nombreux médias se refusaient de prendre le moindre risque. Mais cette fois-ci, nous étions gênés. Gênés car cette forme qui nous est apparue irrespectueuse de par certaines accusations, oui, mais aussi et surtout par le ton. Pendant une heure, d’être accusé de tout, sur la place publique, sans preuves, cela doit être long, très long. Surtout lorsque pour réponse à « dans ce cas, donnez-moi un exemple », ou « qui ? », « où sont les preuves ? », il n’y eut que du silence ou un refus d’étayer ces accusations. C’est d’ailleurs ce passage (de Daniel Riolo à Gérard Lopez) qui nous a fait réagir et rédiger ce texte : « Vous aidez énormément de gens, mais il n’y a aucune de ces personnes qui vous dit merci. Elles disent toutes du mal de vous, je ne sais pas comment c’est possible, alors que vous avez l’air d’avoir le cœur sur la main. C’est fou ».

    Jamais, Girondins4Ever n’a eu un seul avantage. Jamais d’ailleurs, l’on a proposé à Girondins4Ever un seul avantage. Jamais l’on a senti, avec les nouvelles personnes au club depuis le rachat, qu’on essayait de nous orienter, nous « acheter », nous « corrompre ». Jamais. Et pourtant, aujourd’hui, nous avons envie de dire merci à Gérard Lopez. Merci d’avoir tenu son rôle. Merci surtout d’avoir « libéré » les Girondins de Bordeaux de dettes abyssales, que le club n’aurait jamais pu rembourser, l’emmenant même inexorablement vers sa chute. Car ne nous leurrons pas, au-delà des 24 millions d’euros (10+14M€ de fonds propres), la dette est désormais presque totalement effacée puisque King Street et Fortress abandonnent totalement et au minimum 26.5M€, chose totalement incroyable. Encore plus incroyable lorsque l’on se rappelle que Gérard Lopez avait accepté d’en reprendre la moitié il y a de cela deux semaines. Le président bordelais en prend 5M€ à sa charge et 8M€ auront une clause de retour à meilleure fortune en cas de montée en Ligue 1 dans les deux ans. Il ne reste donc plus que 13.5M€ de dettes pour le Club des Girondins de Bordeaux, qui devient officiellement l’un des clubs les moins endettés de France.

    Alors, évidemment, et encore une fois, nous n’allons pas vous remercier, Président, pour cette descente sportive. Nous n’allons pas vous remercier pour cette saison que nous venons de vivre et qui a été un enfer. Nous ne pouvons pas vous remercier non plus par l’ambiance décrite ici et là au sein du club, même si le passif émotionnel est fort et n’est pas uniquement de votre fait (sachez juste sur ce point que nous comprenons la nécessité d’amener du professionnalisme, mais qu’il peut également demeurer une relation que l’on peut qualifier de familiale : ce n’est pas antinomique). Il vous faudra également, être représenté quotidiennement au Club, afin que celui-ci soit incarné par une personne physique et présente. En revanche, et si nous passons évidemment les dernières étapes – nous validant en Ligue 2 – nous pourrons incontestablement vous dire merci, Monsieur Gérard Lopez, pour avoir assaini le club financièrement parlant.

    Ces derniers jours, quand tous les supporters ont senti que le club était au plus mal, ils se sont une nouvelle fois retrouvés, que ce soit physiquement par la manifestation organisée de main de maitre par les Ultramarines, mais également sur les réseaux sociaux où les attaques entre membres d’un même « clan » se faisaient moins nombreuses. Car oui, si l’on a l’occasion d’échanger, d’être en désaccord, c’est parce que le Football Club des Girondins de Bordeaux est vivant et existe. Sans cela, une partie de nous – commune à toutes et tous – n’est plus là. Continuons en ce sens.

    Girondins, Forever.

    La rédaction