5 dirigeants apportent leur soutien aux féminines des Girondins : “Faire d’elle le dommage collatéral d’une décision incompréhensible des instances du football est un coup dévastateur porté au football féminin”

    Dans le Journal Du Dimanche (JDD), cinq dirigeants d’entreprises ont tenu à apporter leur soutien à la section féminine des Girondins de Bordeaux à travers une Tribune. Il s’agit de Frédéric Coupau, président d’Actea Groupe, Philippe Lassalle Saint-Jean, directeur général associé de Maison Meneau, Antoine Michaud, directeur général du Crédit Mutuel du Sud-Ouest , Jean-Pierre Oliva, directeur commercial de Le Bihan TMEG, et Marc Vanhove, fondateur du Bistro Régent.

    « En confirmant le 5 juillet la décision de la DNCG de reléguer le FC Girondins de Bordeaux en National 1, signant la mort du club, la Fédération française de football (FFF) condamne, par la même occasion, l’un des étendards du football féminin français et ses joueuses engagées : la section féminine des Girondins.

    Acteurs économiques du territoire, fortement attachés au football féminin que nous soutenons depuis des années, nous regrettons cette décision injuste et incompréhensible. Elle menace directement l’existence même de l’équipe féminine de Bordeaux, troisième budget de D1 après Paris et Lyon, qui figure parmi les meilleures de France et a, pour la première fois de son histoire, évolué en Ligue des champions.

    Faire d’elle le dommage collatéral d’une décision incompréhensible des instances du football est un coup dévastateur porté au football féminin dont nous prendrons des années à nous relever.

    Cette décision ne fait qu’illustrer les disparités et les inégalités de traitement qui subsistent entre football féminin et masculin, et condamne les efforts de ces dernières années. À Bordeaux, nos joueuses se battent chaque jour pour que les femmes aient toute leur place dans le football. Elles sont autant reconnues que les joueurs. Depuis des années, elles sont une source d’inspiration pour toutes. Elles sont engagées pour défendre les valeurs du football féminin mais aussi d’universalisme et de citoyenneté responsable.

    Cette décision, émanant d’une organisation avec une mission de service public, risque de compromettre gravement le plan de féminisation lancé en 2012 par la FFF, qui vise, sur l’ensemble du territoire, à structurer la pratique féminine à tous les niveaux et à valoriser la place des femmes dans le sport. Au-delà, elle portera atteinte à ce que le football français fait de mieux : des joueuses engagées qui, chaque jour, agissent pour défendre les valeurs humanistes et la place des femmes dans la société.

    Nous connaissons l’attachement de la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Mme Oudéa-Castera, aux valeurs du sport. C’est pourquoi nous l’appelons à porter haut et fort l’ambition de faire de la France la nation du football féminin. Cette ambition ne pourra se faire sans un soutien ferme et immédiat à la section féminine du FC Girondins de Bordeaux et à la volonté du club de porter son dossier devant le Comité national olympique et sportif français (CNOSF), pour un examen complet et impartial qui soit enfin à la hauteur des enjeux ».