Olivier Girault : “Pendant très longtemps, ta tante arrivait, elle faisait un chèque, il pouvait être en bois, et avec ce chèque, tu avais cette promesse de pouvoir payer. Et tu passais…”

    Olivier Girault, consultant sportif chez RMC SPORT, s’est exprimé sur le sujet des rétrogradations des Girondins de Bordeaux, de l’Élan Béarnais et du Nice Cavigal Handball, décidées par la DNCG. La question du débat était : “Les gendarmes financiers font-ils du mal au sport français ?”. Voici sa réponse.

    « Non. La DNCG, en fait, elle évalue ton budget, et le budget est un budget prévisionnel. Pendant très longtemps, ta tante arrivait, elle faisait un chèque, il pouvait être en bois, et avec ce chèque, tu avais cette promesse de pouvoir payer. Et tu passais… Puis, tu arrivais en pleine saison, et le chèque de tata, il était en bois… On arrivait finalement dans un truc, dans les budgets prévisionnels, et c’est l’argent de l’audiovisuel qui a créé ça… Les clubs anticipaient des budgets sur l’argent qui allait arriver. Ils anticipaient des constructions de stades sur de l’argent qui n’était pas arrivé. Ils ont commencé, en plus, à spéculer sur la valeur des joueurs, en arrivant à des sommes où la valeur du joueur n’est plus récupérable, en fait. On marche sur la tête. Un club, ce n’est pas seulement du prévisionnel, ce n’est pas seulement de l’anticipation. Dans un club comme Bordeaux, il y a des choses qui sont factuelles, où il y a 300 personnes qui travaillent, et là, c’est comme une société. Au moment où ils ne sont pas payés, ils sont tous au chômage. Ce qui fait que le jour où on a eu une grosse crise, Mediapro, où on a anticipé des achats sur des choses qui ne sont finalement pas arrivés, tous les clubs se sont retrouvés endettés. Et aujourd’hui, quand tu dis que ton club a de la valeur parce que tu as des joueurs à l’intérieur et que tu peux les vendre… Saint-Etienne a réussi à le faire, très bien, mais en fait, cette valeur, est subjective. Elle est subjective pour une raison. Le moment où tu sais que ton club est en difficulté, même si ton joueur vaut 50M€, le moment où on entreprise est en difficulté, la spéculation crée ça, on achètera ton joueur en-dessous : on va attendre que tu t’écroules pour prendre le joueur moins cher […] Si tu peux participer à la Ligue 1, il faut que sur ton compte, tu aies un certain budget. Quand tu as de la dette, comme Bordeaux l’a actuellement, tu ne peux pas fournir les pièces qui vont pouvoir éponger cette dette. A ce moment-là, il y a un équilibre entre tous les clubs, et le club qui ne le respecte pas, c’est dans les statuts, il ne peut pas rester dans la division, tout simplement ».

    RMC

    Retranscription Girondins4Ever