Alain Giresse : “Ça fait basculer le match. On devrait mener 2-1 et jouer à onze contre dix”

    Dans L’Equipe, quarante ans après la demi-finale de coupe du monde jouée par l’Equipe de France à Séville contre l’Allemagne, le 8 juillet 1982, Alain Giresse s’est souvenu du choc entre le gardien allemand Harald Schumacher et Patrick Battiston.

    “Je m’approche de Michel Hidalgo qui est fou de colère car on a agressé un de ses garçons. Il ne supporte pas l’injustice. Je lui dis de rester calme, de penser à la qualif. Je veux absolument éviter qu’on dérape à cause d’un fait de jeu, même gravissime. Sinon, la partie risque de basculer dans le mauvais sens. Par bonheur, personne ne s’en prend à Corver ou à Schumacher. Nous sommes des joueurs mûrs, souvent capitaines en club, nous savons qu’il est vain de vociférer contre l’arbitre. Michel finit par redescendre… Le juge de touche s’approche de nous, je lui dis de nous foutre la paix […] Ça fait basculer le match. On devrait mener 2-1 et jouer à onze contre dix. À la place, le jeu a repris par un simple dégagement aux six mètres”.

    René Girard s’est également exprimé sur ce fait de jeu, qui est toujours dans nos mémoires.

    “Les brancardiers emportent Patrick. Va-t-on le revoir vivant ? Depuis mon siège en tribunes, je glisse avec d’autres vers le couloir qui mène au vestiaire. Je veux savoir comment il va. Il tremblote. J’ai vu de grosses blessures, des jambes cassées, là, c’est autre chose. Ses cervicales ont morflé. Ça fait très peur. Au bout de quelques minutes, nous rejoignons nos places en tribunes, sous le choc”.