René Girard : “S’il fait jouer ce garçon c’est qu’il pense que sur le plan collectif, il est certainement celui lui apporte ou lui ressemble le plus”

    Sur France Bleu Gironde, dans l’émission 100% Girondins, René Girard, ancien milieu des Girondins, s’est exprimé sur le milieu de terrain bordelais, le point faible cette saison.

    Non, il ne faut pas dire qu’il est faible. C’est vrai que pour un équilibre dans toutes les lignes, on dit toujours : Il faut un gardien de but, un bon axe central, un bon récupérateur et un bon patron au milieu, et devant aussi. Je crois que c’est peut-être là où cette expérience risque de manquer un petit peu mais il y a une compensation au niveau de la générosité et de l’envie de ces garçons , de faire quelque chose de bien. Je crois qu’il va falloir qu’ils aillent au bout comme ça, il n’y a pas le choix, le mercato est terminé. Je crois que tous ces garçons vont aller dans le même sens, vont tirer dans le même sens pour avancer.”  

    Puis il a été question de Fransérgio, joueur qui selon les dires de David Guion, fait de bons entraînements mais ne le reproduit pas en match. On lui a demandé s’il avait connu un joueur qui était bon à l’entraînement mais qui ne le rendait pas en match.

    Déjà, est-ce que l’attente du public, au niveau pétillant, doit prendre le pas sur un coach qui prépare son équipe, qui cherche un équilibre, qui a envie ? Je pense que David n’est pas fou à se trucider tout seul. S’il fait jouer ce garçon c’est qu’il pense que sur le plan collectif, il est certainement celui lui apporte ou lui ressemble le plus. Après, partout où on est passés il y a toujours des garçons qui sont adulés, d’autres qui le sont moins, pas toujours à juste raison, c’est quelque chose d’évident. Je crois qu’il ne faut pas aller trop vite, il ne faut pas être trop saignant et que les gens pensent que d’encourager ses joueurs est plus important que de leur taper dessus. […] Juste pour vous dire que ça ne m’est pas arrivé d’être mis en difficulté comme ça aux Girondins, bien au contraire ça a été pour moi un passage extraordinaire. Un jour Aimé Jacquet a sorti une phrase – je vous le dis plus modestement – et il a dit : C’est quand il n’est pas là qu’on s’aperçoit comme il nous manque. Je crois que c’est le plus beau compliment que j’ai pu recevoir. Souvent il y a des joueurs qu’on ne voit pas trop, qui sont sobres, qui sont simples dans le jeu et qu’on prend en grippe, peut-être injustement. Inversement, on est toujours attentifs à ‘tous ceux qui brillent’.”

    Retranscription Girondins4Ever