Laurent Croci : “Gernot nous a amené cette mentalité bordelaise”

    Pour Bordeaux Le Mag, Laurent Croci, l’ancien défenseur des Girondins de Bordeaux (1992-1996), est revenu sur la Coupe Intertoto disputée par le FCGB en 1995, qui a permis de participer à l’Europe en 1996.

    « Au lieu d’aller jouer à Mont-de-Marsan contre Toulouse… Au lieu de faire des matches amicaux à droite à gauche, on avait pris ces matches-là en disant que c’était de la compétition. Quand vous faites des matches amicaux, vous testez des équipes, des combinaisons, mais là on s’était pris au jeu à force de gagner et d’avoir des résultats. Et nous, dans notre tête, on se disait que c’était un passage obligé, du fait qu’on n’avait pas fait ce qu’il fallait l’année précédente pour se qualifier, pour passer un cap et participer à la Coupe de l’UEFA. On a laissé beaucoup d’énergie avec pas mal de voyages… Des voyages atypiques aussi comme l’Islande en juin… Vous avez 2 minutes 30 de nuit, donc c’est assez compliqué de se préparer (rires). Il y avait aussi de la fatigue physique, de la fatigue mentale, l’Intertoto n’apportait pas la même intensité ni la même préparation physique de début de saison. Vous faites attention… »

    Cette année-là, Slavo Muslin, l’entraineur, a finalement été débarqué des suites des mauvais résultats de l’équipe en Division 1.

    « La priorité des dirigeants, ce n’était pas d’aller en finale de la Coupe UEFA à l’époque, mais de bien figurer dans le championnat. C’est vrai que ça allait très mal, quand on doit se sauver à quelques journées de la fin contre le RC Lens à la maison… Ça a été une saison compliquée. Bizarrement, et logiquement, les gens pensaient qu’on n’abordait pas les matches de championnat avec le même état d’esprit que lors de nos matches européens, mais c’était de l’inconscience, on ne choisissait pas nos matches ».

    Et ce fut Gernot Rohr qui le remplaça.

    « L’avantage de ce changement, c’est que Gernot avait connu ces épopées avec les Girondins de Bordeaux quand il était joueur… Il nous a amené cette expérience qu’il a eue, que ce soit au niveau des résultats comme avec le public qui n’attendait que ça de revivre des moments déjà vécus face à la Juventus… Il nous a amené cette mentalité bordelaise. Pour nous, en tant que défenseurs, il nous montrait du doigt par rapport aux autres joueurs. Slavo Muslin était plus dans l’élégance comme il l’était dans le jeu, donc il faisait plus attention aux porteurs de piano… Il avait donné certaines responsabilités offensives et défensives selon les qualités des joueurs, mais tout le monde était au même niveau ».

    Retranscription Girondins4Ever