Gustavo Poyet : “‘Comment ce gamin peut-il n’avoir que 19 ans ?'”

    Pour Sport, l’ancien entraineur des Girondins de Bordeaux, Gustavo Poyet, s’est souvenu du moment où il vit Jules Koundé pour la première fois.

    “J’ai été contacté par Girondins un mardi, alors que l’équipe perdait et se trouvait dans la zone dangereuse. Pas dans la zone de relégation, mais très proche. Et ils ont décidé de licencier l’entraîneur. J’ai commencé à parler avec eux le mercredi, le jeudi j’ai voyagé et le vendredi je suis arrivé en France et j’ai rencontré le propriétaire. Et sans que le dossier soit clos, l’équipe joue samedi avec un intérimaire sur le banc. J’avais déjà analysé le jeu de Jules, mais il n’avait joué que trois matches. Je l’ai vu lors du match contre Nantes, nous avons gagné et il a été spectaculaire. Puis lundi, lors du premier entraînement, je l’ai vu et je me suis dit : “il joue”. Le mardi, après la première séance d’entraînement tactique, nous sommes rentrés à la maison avec mon assistant et nous nous sommes dit : “Comment ce gamin peut-il n’avoir que 19 ans ?”.

    Car oui, s’il n’a a priori par les capacités “physiques” à l’époque pour évoluer en défense centrale, ce sera bel et bien le cas.

    “Oui, et on le voit très vite en tant qu’entraîneur. Je l’ai eu à 19 ans, mais sa mentalité était celle d’un joueur de 25 ans ayant disputé 330 matches en première division. C’est dans sa nature. C’est son caractère, c’est sa façon d’être et cela donne à l’entraîneur une énorme tranquillité d’esprit. Savez-vous où vous pouvez le voir ? Après une erreur, qu’il peut commettre, il est toujours le même, ce qui vous donne deux fois plus de tranquillité d’esprit en tant qu’entraîneur. Comment expliquer… parfois, en tant qu’entraîneur, un collègue ou un directeur technique vous appelle et vous demande des informations sur un joueur. Il vous appelle pour que vous lui donniez des informations sur la personne plutôt que sur le joueur. Vous pouvez voir le joueur, vous pouvez l’analyser. Et quand on m’a appelé pour Koundé, c’était comme si j’étais le propriétaire du club et que je faisais le commercial [sourires]. Je ne suis pas surpris qu’il soit au Barça : à 19 ans, on pouvait déjà voir sa projection”.