Alain Roche : « Je reçois une convocation dans le bureau de Claude Bez… Quand le moustachu te convoquait, tu te demandais ce qui allait se passer… »
Sur Europe 1, Alain Roche, l’ancien défenseur central et directeur sportif des Girondins de Bordeaux, s’est remémoré le moment où Claude Bez lui a annoncé qu’il allait quitter la Gironde pour l’Olympique de Marseille.
« D’abord, je reçois une convocation dans le bureau de Claude Bez… Quand le moustachu te convoquait, tu te demandais ce qui allait se passer (rires). Il me dit que le club a des difficultés financières, que je dois partir. Je demande où… Il me dit à Marseille, et que je pars avec Jean Tigana. A l’époque, Marseille était l’ennemi juré des bordelais… J’avais 19-20 ans, je lui ai dit que non, je ne partais pas là-bas. Il insiste. Je lui dis que non, je ne partirai pas là-bas. Il me dit ‘ok, rendez-vous demain matin’. Je suis dans le bureau de Claude Bez, le téléphone sonne : Bernard Tapie. ‘Mon petit Alain, tu veux jouer en seconde division à Bordeaux, ou tu veux jouer avec Carlos Mozer, Enzo Francescoli, Jean-Pierre Papin ?’. Ensuite ‘combien tu gagnes ? Je te donne quatre fois plus’. Là, tu rentres à la maison, et tu te demandes ce que tu vas faire… Il y avait l’ambition sportive, l’argent comptait aussi, mais c’était surtout jouer dans un club qui allait jouer la Ligue des Champions, et Bordeaux était en grande difficulté financière. Je suis donc parti avec Jean Tigana ».
Puis c’est l’arrivée à Marseille…
« Nous arrivons en stage à Marseille, et il y a un match amical. Ça ne se passe pas très bien entre les supporters et Jean Tigana. Il y avait toujours cet antagonisme entre les Girondins de Bordeaux et l’Olympique de Marseille… Bernard Tapie était au courant de ce qui s’était passé, mais il n’avait pas les informations précises. A 2 heures du matin, coup de téléphone à l’hôtel : ‘je suis Bernard Tapie, Alain comment vas-tu ? Je ne te réveille pas ? Qu’est-ce qui s’est passé ?’. Il voulait être informé de ce qui s’était passé avec Jean Tigana… C’était Bernard Tapie, il voulait tout savoir ».