Alain Giresse : “On a transposé un peu la situation en se disant que ça aurait pu être des supporters des Girondins…”

Sur France Bleu Gironde, Alain Giresse s’est souvenu du match aller entre la Juventus Turin et les Girondins de Bordeaux, la demi-finale de 1985. Bordeaux avait été trop timide (3-0).
« C’était la première fois qu’on jouait le premier match à l’extérieur. C’était une donnée, parmi d’autres. La Juve avait sorti toute l’armada d’un match de Coupe d’Europe, l’ambiance, les joueurs, le contexte… On est un peu restés dans notre réserve. Il y a l’arbitrage aussi. Si on décortique les buts, il y en a au moins un qui prête à contestation… »
u match retour, remporté par les Girondins 2-0, il y a ce deuxième but inscrit par Patrick Battiston à la 80ème.
« Oui, on se dit qu’on va le faire, qu’on n’est pas loin, et ça pousse… Je ne vais pas dire qu’il y a de la panique de la part de la Juve, mais on sent qu’ils sont tout d’un coup un peu troublés. Et il y a cette rappe de Jean Tigana, le gardien est content qu’elle soit sur lui… Mais oui, on a cru qu’on allait mettre au moins le troisième ».

Quelle fut l’ambiance après la rencontre ?
« On reste sur de la déception quand même, quelques regrets. En même temps, c’est un peu particulier parce qu’on est sur un match qui est accompli. Le public avait répondu… Mais il n’empêche que derrière, c’était quand même une élimination ».
Puis, toute l’équipe regarda la finale, dans le Médoc.
« Se retrouver, oui, ça nous arrivait. Là, c’était dans le Médoc. C’était le prolongement d’assister à la finale, par rapport à ce qu’on avait vécu en demi-finale. Malheureusement, on a vu la catastrophe, et c’était assez particulier. Nos familles auraient pu être là si on avait gagné… On a transposé un peu la situation en se disant que ça aurait pu être des supporters des Girondins… C’était un véritable cauchemar au final ».
Cette rencontre retour restera cependant dans les esprits de tous grâce à l’atmosphère dans le stade ce jour-là.
« En ce qui concerne un match exceptionnel dans un contexte, une ambiance, une affluence… C’était une totale et entière mobilisation des gens. Cette mobilisation pouvait paraitre osée. Sur ce plan, c’était assez exceptionnel et unique. Dans ma carrière bordelaise, c’est le match qui ressort comme étant dans un cadre et une dimension rare, et unique ».
Retranscription Girondins4Ever
