Yannick Stopyra : “On a vu des gamins qu’on a fait signer à 14 ans, on se disait ‘mais c’est un avion !’. C’était terrible, mais à 18 ans, il y en a qui ont arrêté le football”

    Dans le Podcast des Légendes, très bon média retraçant la carrière des anciens joueurs de football, l’ancien attaquant des Girondins de Bordeaux, Yannick Stopyra, a parlé de sa relation/son œil avec les jeunes, lui qui est responsable du recrutement du centre de formation du FCGB.

    « Pour comprendre les choses, quand tu as les gamins, il y a quelque chose qu’on est capables de voir à 13-14-15 ans. Il faut savoir que Paris, par exemple, c’est le plus gros réservoir mondial avec le Brésil. Paris, voire même à égalité avec le Brésil, forme le plus de joueurs dans le monde entier au niveau professionnel. Il faut le savoir. Ensuite, quand tu vois des gamins de 13-14-15-16 ans, tout le monde voit s’il va vite, s’il va être grand, techniquement aussi, la compréhension… Le problème c’est qu’il y a une chose qu’on ne sait pas, c’est le mental. Comment il sera à 18-19 ans. Parce qu’après, il y en a qui se prennent pour d’autres, ils ont des agents, il y a un entourage qui est important : ça, on ne le maitrise pas. On a vu des gamins à Bordeaux qu’on a fait signer à 14 ans, on se disait ‘mais qu’est-ce que c’est, c’est un avion le gamin’. C’était terrible, mais à 18 ans, il y en a qui ont arrêté le football. Mbappé, c’est un autre record, celui d’assumer, à 13-14 ans, toujours le même niveau. Sur dix ans, j’en ai vus des joueurs, et bien tous ceux sur qui on était, soit il y en a qui ont arrêté, soit il y en a qui jouent dans des petits clubs, soit ils sont à un niveau amateur. Ils n’ont pas percé. Ça, on ne le maitrise pas ».

    Beaucoup de clubs aujourd’hui réalisent des tests mentaux poussés.

    « Les gros clubs européens l’ont. Tu vois les anglais, les allemands… Quand les jeunes arrivent à l’entrainement, on leur prend une petite goutte de sang pour voir s’ils sont fatigués, et en fonction de ça, ils voient la teneur de l’entrainement, etc… Ils sont très au point. Ça c’est pour le physique. Et après ça effectivement, mentalement, ils ont des spécialistes. Après, financièrement, ça a un coût. En règle générale, c’est la dernière chose. Effectivement, nous, à Bordeaux, on a un préparateur mental, tout ça, mais aujourd’hui c’est encore plus élaboré. Notamment aux Etats-Unis, ils font des études, il y a la façon de regarder les choses… Nous, on n’est pas encore dedans ».

    Retranscription Girondins4Ever

    (Photo by Romain Perrocheau/FEP/Icon Sport)