Maître Laurent Fellous : « Bordeaux n’a pas un historique très important en la matière »
Pour Team Football, Maître Laurent Fellous, avocat en droit du sport, est revenu sur la différence de sanction pour le match arrêté entre les Girondins de Bordeaux et les autres cas précédents.
« Personne ne comprend plus rien, je vais vous rassurer (rires). J’en rajoute un peu, mais grossomodo, il y a plusieurs principes à maitriser. Le club qui organise un match, est supposé responsable de tous les manquements qu’il pourrait y avoir. Il a une obligation de sécurité notamment. Cette obligation est une obligation de résultat. En gros, s’il y a le moindre manquement, il verra sa responsabilité engagée, qu’il soit responsable ou non. Un article prévoit qu’on peut arrêter le match aussi quand il s’agit d’un incident grave, mais sans plus de précisions sur la qualification d’incident grave… En fait, c’est difficile de savoir ce qui est un incident grave ou non. C’est problématique. Pour OL-OM, pendant deux heures on ne savait pas si le match allait reprendre ou pas. Il y a plein d’autorités qui sont en jeu, un qui prêche pour une personne, une autre pour une autre… Il y a des responsabilités partout, donc c’est un chemin assez chaotique. L’idée c’est qu’il faut trouver les meilleures solutions mais grossomodo, par rapport à la décision qui a été prise, c’est quand même globalement cohérent par rapport à ce qui se pratique habituellement. Il faut rappeler que par rapport à OL-OM, Lyon avait expliqué qu’ils avaient fait toutes les démarches nécessaires pour se protéger contre ce lancer de bouteille. C’est d’ailleurs ce qu’a fait Bordeaux avec son communiqué de presse dans la foulée du match, qui évoquait toutes les bonnes choses : 42000 personnes ont été évacuées dans l’ordre, sans le moindre débordement, etc… C’est en fonction des bonnes et des moins bonnes choses que la commission a statué sur les décisions. Mais c’est à la liberté d’appréciation de la commission ».
Bordeaux a bien fait d’aller directement devant le CNOSF, afin d’aller plus vite, même si malheureusement la décision fut similaire à celle de la commission de discipline de la Ligue.
« Le sujet est vaste. Les membres de la commission se fondent sur beaucoup d’éléments, et ce qui est certain c’est que chaque cas de figure est différent. Le lancer de bouteille, ce n’est pas la même chose qu’un spectateur qui rentre sur le terrain et va agresser un joueur. Il y a vraiment, au niveau de la sécurité, des choses qui sont radicalement différentes. Forcément, le traitement va être différent, et la sanction va être plus importante. Si le club est aussi historiquement connu pour respecter les règles relatives à la sécurité, ou à l’inverse si finalement le club a déjà été sanctionné, la sanction sera plus ou moins importantes. Bordeaux n’a pas un historique très important en la matière. Maintenant, Bordeaux a demandé un avis consultatif au CNOSF, et il n’a aucune force auprès de la Ligue, mais stratégiquement c’était rondement mené »