Des suites de la longue lettre ouverte de Gérard Lopez, le journaliste Sud Ouest, Vincent Romain, a tenu à analyser celle-ci, en apportant quelques éclaircissements.

« Je n’évoquerai pas les annonces mais reviendrai simplement sur ce qui est écrit pour expliquer, en gros, comment et pourquoi le club en est arrivé là. Tout d’abord, dommage que ce soit un communiqué et non une conférence de presse ou une interview, où il aurait pu y avoir de la contradiction ou du fact-checking en direct. Une conf’ en octobre 23, une courte interview à l’AFP en juillet… et c’est tout depuis quasiment un an. Ensuite, c’est la première fois qu’on entend/lit Gérard Lopez admettre qu’il a fait des erreurs ou qu’il s’est trompé. Il me semble que ça n’était jamais arrivé depuis son arrivée aux Girondins depuis 2021. C’est à souligner. La contrition semble toutefois se concentrer sur une présence insuffisante à Bordeaux et dans le vestiaire. C’était sans doute un problème, mais le principal ? Ça aurait mieux marché s’il avait hurlé sur les joueurs ou davantage parlé au maire ? Troisième chose, beaucoup de lignes pour « taper » sur ceux qui ont voulu (ou fait croire qu’il pouvaient) racheter le club. Quel intérêt ? Est-ce vraiment le moment de faire ça vu la situation des Girondins, depuis la N2 en plein redressement judiciaire, après 2 saisons sur 3 catastrophiques ? ».

Puis, il évoqua certains points en particuliers issus de cette même lettre.

« Une situation plus que critique au FCGB, qui amenait le club en liquidation et donc à sa quasi-disparition directe » (lettre ouverte)

VR => En 2021, les Girondins faisaient face à un risque de redressement judiciaire, pas de liquidation. Avec la réglementation Covid, ça aurait été L1, au pire L2, en cas de reprise.

« Avec des dettes financières de 40 millions d’euros (11 millions d’euros aujourd’hui) » (lettre)

VR => « La dette financière est passée de 40 à 53 M€ à l’été 2021 parce que Gérard Lopez a en partie financé son acquisition du club par un prêt de King Street et Fortress. En octobre 2023, il parlait d’une dette financière de 3 M€. Elle est passée à 6 M€ devant la DNCG professionnelle l’été dernier. Elle est désormais à 11 M€. Pourquoi cette augmentation en quelques mois ? Quelle part de la dette est au bilan du club ? D’une de ses holdings ? »

« (En 2021) un total de dettes au-dessus 100 millions d’euros là où nous étions redescendus à la moitié dès 2022. » (lettre)

VR => « Il aurait été honnête de préciser que la dette totale aujourd’hui est estimée « provisoirement » (ça peut encore monter) par le tribunal de commerce à 118 M€. Été 2021 toujours, « il nous a alors été impossible de renforcer l’équipe étant donné la situation économique. » Quasiment 10 M€ ont été dépenses cet été-là, dont près de la moitié sur Fransérgio. Plusieurs clubs de L1 ont moins dépensé et se sont maintenus »

« Ce manque de performance sportive, liée à une ambiance dans le vestiaire absolument détestable, nous a amené en Ligue 2 de façon quasi inéluctable. » (lettre)

VR => « Et ça n’a pas du tout été causé par les choix de DS, d’entraîneur(s), de joueurs ? Pourquoi inéluctable ? »

 

« Les Girondins de Bordeaux, du fait de ses charges fixes, ne sont pas un club qui devait et pouvait exister dans des divisions inférieures économiquement »

Les chiffres montrent que la restructuration sous GL a été pour le moins relative (salaires, frais agents, autres charges). pic.twitter.com/V7HRMp2xyu

— Vincent Romain (@VinceRomain) August 31, 2024

« Beaucoup critiquent aujourd’hui cette décision qui a engagé mes finances, ce que je peux comprendre. » (lettre)

VR => « Je n’ai pas compris ce passage. Qui a reproché à Gérard Lopez de mettre 40 M€ sur la table ? Il me semble que tout le monde saluait cet acte d’actionnaire responsable »

« Face à cette impossibilité d’attirer un investisseur, nous n’avons eu d’autre choix que de nous orienter vers la procédure collective. » (lettre)

VR => « Alors pourquoi avoir affirmé en octobre 2023 qu’il y avait un plan en cas de non remontée ? Qu’une remise au pot du propriétaire aurait lieu ? »

« Je pense à ce titre aux salariés du club qui se sont beaucoup investis dans leur métier et pour le club. » (lettre)

VR => « Gérard Lopez ne s’est plus adressé à ses salariés depuis mars 2022. En octobre 2023 toujours, il disait être le seul à bosser vraiment par passion pour les Girondins ».

« Dès ce moment un budget a été mis en place pour une place en National 1, nous avons travaillé de façon diligente afin d’avoir une équipe compétitive » (lettre)

VR => « Les reports des 2 premières journées et le forfait de la réserve disent le contraire ».

Un livre arrive le 27 septembre, 250 pages, aux éditions Sud Ouest