Josuha Guilavogui : « La France et l’Afrique sont connectés. Ça fait partie de la formation française »

    Interviewé par l’application 90′ Football, Josuha Guilavogui, ancien milieu bordelais, s’est exprimé sur la binationalité. Il compte 7 sélections en Equipe de France, choix qu’il a fait alors qu’il aurait pu opter pour la Guinée. Son frère Morgan est d’ailleurs international guinéen.

    « La binationalité ? C’est une question qui ne date pas d’aujourd’hui et qui sera toujours d’actualité. Je me rappelle qu’à l’époque on parlait des quotas. On voulait réduire les quotas en centre de formation pour justement minimiser cette perte des joueurs binationaux. Mais ça fait partie de la France, ça fait partie de l’histoire de la France. Je ne veux pas faire le philosophe mais la France est ancrée avec ses racines africaines. De par les colonies africaines, des africains comme mon grand-père se sont battus pour la France. Quoi qu’il arrive ce sera toujours comme ça. La France et l’Afrique sont connectés. Ça fait partie de la formation française. L’Espagne aussi, maintenant, va avoir ce problème-là. Il y a Brahim Diaz qui a choisi le Maroc, alors que l’Espagne est une grande nation du football. Le football devient de plus en plus homogène. A mon époque où les générations d’avant, on disait : ‘le joueur africain perd de la valeur en jouant pour l’Afrique.’ Alors qu’aujourd’hui tu as des très grands joueurs qui jouent pour l’Afrique. Tu as Sadio Mané qui a été 2ème au Ballon d’Or (en 2022), Mohamed Salah, Riyad Mahrez, tu as Didier Drogba… Tu avais eu Samuel Eto’o, Yaya Touré… Regarde le parcours du Maroc en Coupe du Monde ! Il vaut mieux faire quelques sélections en Equipe de France ou faire une demi-finale de Coupe du Monde ? Ce sont ces questions-là qu’il faut réellement se poser. Il ne faut pas que ce soit perçu comme un choix par défaut. Moi je n’ai aucun regret. Il faut être en paix avec son cœur, se dire : ‘si je prends ce choix-là, quoi qu’il arrive, je l’assume. Que ce soit une sélection en Equipe de France ou une centaine avec une autre sélection, je le fais parce que je suis en paix avec mon cœur’. C’est une décision que j’ai prise. Et quoi qu’il arrive, il y a peut-être quelque chose qui ne va pas se passer comme je l’avais imaginé mais ça a été un choix. Le plus important c’est qu’il faut que le choix vienne de lui-même, pas du sélectionneur. Aujourd’hui il est sélectionneur, demain, il est viré. Il y aura un autre sélectionneur et peut-être qu’il ne fera plus appel à toi. Il faut que ce soit un choix personnel et en accord avec ton cœur. » 

    Retranscription Girondins4Ever