Christophe Dugarry : « 98 a marqué plus que 2018. 98 restera la référence absolue »
Sur RMC, l’ancien attaquant des Girondins de Bordeaux désormais consultant, Christophe Dugarry, a participé au débat : « Les Champions de Monde 2018 seront-ils toujours dans l’ombre des Champions du Monde 1998 » ?. L’ancien bordelais a évidemment un avis tranché sur la question, lui qui fait partie des 98.
« C’est un débat difficile… C’est compliqué. Après, je vais essayer d’être un peu objectif, et peut-être me mouiller un peu aussi. Je pense, effectivement, que 98 a marqué plus que 2018. Moi, c’est ce que je ressens quand je vois les gens dans la rue, les passionnés de foot, d’un âge qui ressemble à peu près au mien, voire un peu plus jeunes… Je ne suis pas quelqu’un de timide, je parle facilement avec les gens, je n’ai aucun problème avec ça, et ça me fait plutôt plaisir d’ailleurs. J’ai l’impression que le rendu qu’il y a eu en 2018 était moins fort et moins important, peut-être parce que les gens l’avaient vécu en 98, peut-être parce que… Je n’attribuerai pas ça au talent des mecs, au palmarès des mecs – car les 2018 ont certainement plus de palmarès que nous à l’époque – mais je pense que les gens ont plus réussi à s’identifier à nos joueurs. Avec des joueurs en 98 qui avaient peut-être un caractère un peu plus fort, avec les défauts et les qualités que cela englobe. C’était loin d’être parfait hein… C’était aussi un peu inespéré, un France-Brésil, en France, les médias… Tout était juste incroyable, la France entière s’est arrêtée. Tout était réuni pour que ce soit inoubliable, alors que 2018 – et ce n’est pas la faute des gars, ils n’y sont pour rien – mais tout n’était pas réuni parce que ce n’était pas en France, parce que c’était traité différemment, parce qu’on l’avait déjà été une fois… Voilà ».
Puis, il ajouta d’autres arguments.
« Je pense qu’il y a des petits détails, des petites choses, qui font que 98 restera malgré tout la référence absolue, même si c’est parfois très injuste. Mais c’est comme ça, et je pense sincèrement. Je pense qu’il y a Zidane qui écrase tout aussi. On a enchainé l’Euro 2000 également, donc ça a duré un peu plus longtemps, au moins quatre ans… En 1998, les gens étaient obligés de regarder le foot… En 2018, vu que ce n’était pas en France, tu pouvais ne pas être concerné si le foot ne t’intéressait que moyennement. En 98, tu n’avais pas le choix, c’était 24h/24 l’Equipe de France et le foot… C’est là d’ailleurs qu’il y a eu bon nombre de femmes qui se sont intéressées au football… ça a concerné beaucoup plus de mal. Je pense enfin qu’en 98, il y avait des choses très fortes, que chaque match était aussi une histoire. Le but de Laurent Blanc c’était le but en or qu’on ne connaissait pas, les deux buts de Lilian Thuram c’est une histoire incroyable, les pénaltys contre l’Italie, Zinedine Zidane qui se fait expulser, les deux buts de Zidane en finale… Tout était romancé. A chaque match on avait l’impression qu’il y avait une histoire qui se dégageait, qui s’écrivait, avec les personnages… ».