Notre avis sur le Nouveau Stade

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    La nostalgie de Lescure

     

    C’est forcément dans cet état d’esprit que nous arrivions, en avance, au Nouveau Stade de Bordeaux. Lescure, ou Chaban-Delmas, un stade où l’on a ses repères, où l’on connait les moindres recoins, les moindres imperfections, les abonnés présents depuis des années à la même place par superstition ou habitude. Le pot de départ fut tout simplement magique, avec un public à l’unisson, non déchiré par les clans de vrais ou faux supporters. Dans la continuité de cet Adieu, les mêmes acteurs étaient de retour pour souhaiter la bienvenue à ce qui sera notre nouvelle arène pour les 70 ans à venir, au minimum, comme le souhaite Jean-Louis Triaud.

     

    Les accès, plutôt un bon point…

    Le club avait clairement communiqué depuis des mois, faisant de la prévention quant à l’accès du Nouveau Stade. Nous étions d’ailleurs parmi les premiers à vous avertir que cela serait compliqué et difficile d’y accéder. A 17h, la rocade était très fluide, aucun souci à ce niveau-là si on décide d’arriver tôt. Le Président des Girondins comptait sur l’intelligence, la sociabilité des usagers de la route pour que tout cela se passe au mieux. Il eut raison visiblement. Une fois arrivé devant le parking du Parc des Expositions, l’attente fût plus longue, mais rien d’insupportable. Une bonne demi-heure d’attente et des vigiles qui plaçaient les visiteurs en rang d’oignon, afin d’optimiser au maximum chaque place de parking. Bien joué, même si l’attente fut un peu longue, la satisfaction fut tout de même au rendez-vous en arrivant à se garer… Par contre, la fourrière n’a pas lésiné pour évacuer au plus vite les véhicules garés le long de la rue Jules Ladoumègue, sur des places interdites.

     

     

    Bouchons

     

     

    Il y avait aussi les tramways, prévus toutes les trois minutes officiellement, mais qui connurent forcément du retard et un rapide encombrement. A titre d’exemple, nous avons opté pour ce moyen de transport via la ligne C, en terminus et donc au départ de Villenave d’Ornon, route de Toulouse. Dès l’embarquement, la totalité du tram fut rempli. Il fallait ensuite prendre son mal en patience là aussi pour affronter les 45 minutes de trajet, jonché de bousculades, d’odeurs d’aisselles, d’incivilités, de pannes mécaniques… pour avoir la satisfaction d’enfin apercevoir la merveille béton-acier au terminus qu’est le Parc des Expositions.

     

     

    Animations Nouveau Stade

     

     

    Foule, sécurité, et animations

    Arrivant à près de deux heures trente avant le coup d’envoi, nous suivons la foule se dirigeant dans la bonne humeur vers la destination promise. Bien encadrés par les forces de sécurité qui n’ont principalement fait preuve que de dissuasion par leur présence, nous entrons dans la zone réceptionnant les visiteurs. Des animations pour les enfants, plus ou moins grands, des jeux pour gagner des lots à effigie du club au scapulaire, et des buvettes et snacks avec des queues aussi longue que l’acteur italien de films « Bonjour Madame, je viens réparer la photocopieuse et mettre une cartouche… d’encre ». La fameuse présence du gobelet consigne annonce la couleur au niveau de la bibine, les frites grasses rappellent ce que peuvent vivre certaines coiffeuses, mais là encore, le public semble enjoué de visiter ce qui sera sa nouvelle saison pour les dizaines d’années à venir. D’ailleurs il est là, en toile de fond, tout neuf, tout beau, tout blanc, et bien planté. Les herbes séparant les allées ne sont pas encore piétinées, les petits cailloux sont bien rangés, et la signalétique semble au point mêmes pour les QI d’huitre. On touche au but…

     

     

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    Notre montée des marches, à nous

    Pas de tapis rouge, il est réservé aux joueurs pour arriver sur le terrain ou à la Croisette… Mais chaque marche est à savourer car nous rapprochant de ce qui va nous en mettre plein les yeux pendant près de quatre heures ensuite. Après avoir présenté notre beau billet dans les machines high-tech (« Allez-y passez votre ticket et attendez la lumière verte »), nous prenons soin de bien regarder chaque détail car oui, nous serons de ceux qui étions au match inaugural du Nouveau Stade. « Tu peux t’en vanter, tu l’as mérité, surtout en perdant deux jours de ta vie qui en compte 30000 (si tu es chanceux) devant un écran pour avoir tes places ! ». On arrive dans la coursive, on voit du Acer partout, de l’animation partout, des gens qui hésitent encore à écraser leur clope tellement ça brille. Pas de doute, nous sommes dans la nouvelle ère. Attirés par la pelouse verte et si belle qu’on dirait une moquette de Saint-Maclou, nous voici dans un état second. Dans cet espace hyper-connecté (nous y reviendrons plus tard…), voici que notre cerveau affiche clairement un bug d’émerveillement. La langue tombante, sans voix, contemplant ce qui est en ce jour la huitième merveille du monde. Chaque détail est soigné, tout brille autant que les dents de Joey Starr (en moins jaune hein)… Vingt minutes de pur bonheur à uniquement observer, s’imaginer, rêver.

     

     

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    L’ambiance

    Ne nous leurrons pas, il y aura des matches où cela sera moins idyllique. Cette première, comme cette dernière à Chaban, est exceptionnelle dans le sens où la ligne directrice est la fête par la nouveauté. On nous avait promis une belle caisse de résonance, on va être servi. Dans ce « petit Stade de France », cette « arène » nous donne déjà des frissons. Le Virage Sud, le cœur et le poumon de ce stade comme le soulignait Laurent Perpigna, était comme d’habitude au rendez-vous et voulait honorer sa nouvelle maison. Bien caché lors de l’avant match par le son Bose de qualité excellente mais un peu assourdissante (baissez un peu le son, on veut encore entendre maman nous engueuler quelques années), le nouveau VS n’a cela dit pas abandonné, comme testant son nouveau jouet. Au Virage Nord une bandas est présente, tentant elle aussi de se faire une place. Jean-Louis Triaud, lors de son discours – passage obligé et chiant – finira par une note d’humour en demandant de saluer les supporters du MHSC. Ceux-ci seront une première fois sifflés… Le Président insistera… Le public insistera aussi beaucoup plus fortement en les sifflant comme jamais personne n’a été sifflé. Pour eux aussi, c’est une première. JLT conclura « Vous êtes incorrigibles, mais c’est pour ça que je vous aime ! ». Il est loin, très loin le temps des « Direction démission ».

     

    Si au moment d’écrire ces lignes les chants qui raisonnent encore dans nos têtes nous font avoir quelques frissons, ce qui nous a vraiment impressionné, car nous ne l’avons que trop peu vu, c’est que cette ambiance partit de temps à autre du Virage Nord. Non, vous ne rêvez pas. Nous aussi, nous avons été surpris… A même en avoir l’impression que le Virage Sud, surpris lui aussi, suivait pour que l’entièreté de l’enceinte chante à l’unisson. Quoi qu’il en soit, que cela vienne du VS ou du stade dans sa globalité, le son est fantastique et le public profite de ce qui sera un véritable plus, le son ne s’évaporant pas comme ce fut le cas à Chaban. Il ne reste plus qu’une équipe qui développe du jeu et qui devient solide, imprenable, pour que cette expérience se renouvelle tous les quinze jours, indéniablement.

     

     

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     Des points noirs, et très noirs au niveau sécurité

    Qui dit Nouveau Stade, dit sécurité maximum. Ainsi, en y rentrant, l’on se doit de penser que chaque personne est en sécurité. D’ailleurs, on ne devrait même pas y penser, tant de gens étant payés gracieusement pour qu’il n’y ait aucune anomalie de construction. Problème, à la 9ème minute, la joie du Virage Sud aurait pu se transformer en cauchemar. Le premier pogo des suites du premier but de Diego Rolan vit les barrières de sécurité céder sous le poids de la joie des supporters. Résultat, une bonne vingtaine de personnes firent un chute d’un bon mètre. Surprise, la sécurité du stade accoure, pour constater les dégâts… Quelques blessés légers, et surtout un très grand drame évité de peu car sous le poids, certains auraient pu être écrasés… Certains s’en sortiront indemnes, d’autres avec des entorses. Accident de parcours ? Pas si sur… Sur la réduction du score du MHSC par Bakar à la 63ème minute, même problème pour le parcage de supporters montpelliérains… Impensable ! Nul doute – du moins nous l’espérons – que tout le monde s’affaire sur ce problème pour éviter une véritable tragédie…

     

     

     

     

    Parallèlement à ça, une autre question se pose. Evoqué dans cette précédente brève, des tremblements dans le Tribune Sud se font très largement ressentir lorsque les Ultras entonnent des chants et sautent sur les tribunes. Certainement l’alliance béton-acier, ou les normes parasismiques. Nous espérons cependant que tout a été calculé… Loin de nous l’idée d’affoler tout le monde, juste un besoin et un sentiment d’obligation de vous informer… Surtout que certaines personnes n’étaient clairement pas rassurées. Le club et SBA doivent donc apporter très vite des informations sur ces tremblements.

     

    Moins grave et plus conjoncturel, deux autres points nous ont sautés aux yeux. A commencer par le fameux stade « hyper connecté », qui s’est transformé en stade « hyper mal connecté ». Quasiment impossible selon certains endroits de profiter de la wifi, et le réseau fut très, très souvent – pour ne pas dire tout le temps dans certains cas – saturé. C’est un échec, clairement, pour une première. Nul doute que ce sera amélioré d’ici le début de la saison prochaine.

     

    Enfin, à la mi-temps de la rencontre et donc sur les coups de 21h45, nous nous sommes dit – enfin, notre estomac nous a rappelé à sa survie – que nous allions profiter des points de restauration. Confiants, pensant s’enfiler le fameux panini-kébab à 5€, nous repartirons finalement avec un ‘délicieux’ muffin. On le voyait ce gars deux places devant nous, assez fier, sourire en coin et tenant précieusement son pain chaud… Pourtant arrivés à trois minutes avant la fin de la première période, certains stands déclaraient déjà qu’il n’y avait plus rien à manger, que ce soit des sandwichs froids ou chauds… Sans oublier les caisses enregistreuses qui foirent quatre fois pour chaque CB, les hôtesses aussi n’ayant pas de monnaie… Bref, il s’agit là d’une première et nous n’en tiendrons pas rigueur. Mais pour la bière avec alcool à priori (le club aurait obtenu la dérogation, mais le goût ressemblait aux bières servies à Lescure) à un prix ahurissant, ça, cela nous étonnerait que cela change… Une nouvelle ère, on vous a dit.

     

     

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    Un retour des plus… compliqués…

    Si l’arrivée au compte goutte s’est plus ou moins passée comme prévu avant la rencontre, c’est une toute autre histoire pour le départ. La seule sortie de rocade bondée pendant des heures tout comme la sortie du parking, les trams arrivant toutes les trois minutes sont pris d’assauts par des incivilités à répétition… Clairement, ce sera un point noir pour les grosses affluences des saisons à venir si rien n’est fait. Et franchement, on ne voit pas ce que nous pourrions faire si ce n’est changer nos habitudes, passer la rocade à trois voies – même si cela ne solutionne pas la seule voie d’accès par la route de toute façon – venir à vélo ou en deux roues, avoir un cortège de police pour passer devant tout le monde, ou venir cinq heures avant en espérant qu’il n’y ait pas de manifestations, de personnes faisant leurs courses à Auchan, ou de personnes prenant un long week-end. On vous l’accorde, cela fait beaucoup d’hypothèses pour peu de solutions (viables).

    D’autant que le spectacle final fut vraiment sublime, incitant les gens à rester et donc de repartir tous en même temps. Qui vivra verra.

     

     

       

     

     

    Au final, nous retiendrons bien évidemment cette magnifique coursive ouverte à tous et permettant de voir la rencontre de n’importe où (on sent bien quand mêmes dans les mois à venir plusieurs personnes prendre une place à bas coût et se positionner dans cette coursive, souvent venteuse, pour voir encore mieux la rencontre). Cette magnifique ambiance acoustique qui va réellement faire de nous, supporters, un douzième homme. Et nous espérons grandement que les quelques anomalies détectées soient réparées, pour la sécurité de tous.

    Bravo à tous les auteurs et acteurs, et rendez-vous l’année prochaine ! Allez Bordeaux !

     

     

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