Préambule :Dans le cadre de l’organisation d’un nouvel
Euro, la France cherche à rattraper son retard dans les
infrastructures sportives sur son territoire. Cela intéresse
particulièrement les Girondins de Bordeaux, tout juste auréolés du
titre de Champion de France 2008/2009. Le maire, Alain Juppé, un
premier temps opposé à l’idée, car militant pour l’Arena, a
également changé d’avis et devient favorable à la réalisation d’un
nouveau stade afin que la ville de Bordeaux puisse participer à cet
Euro en 2016. Fin 2010, trois candidats répondent favorablement à
l’appel d’offre du projet bordelais, réalisé conjointement par le
club et la mairie de Bordeaux. De longs mois seront nécessaires
lors du dialogue compétitif pour finaliser les contours du projet
autour du budget très serré, établi par les organisateurs.
Projet de Jacques Herzog et Pierre de Meuron
(Vinci/Fayat)
Le 18 juillet 2011, le consortium
Vinci/Fayat, accompagné par les architectes suisses Jacques Herzog
et Pierre de Meuron, est finalement désigné par la Mairie.
Le 15 avril 2013, Alain
Juppé, entouré des représentants de Vinci/Fayat et des Girondins de
Bordeaux, pose symboliquement la première pierre du nouveau Stade
de Bordeaux.
Présentation du projet retenu
:Emplacement : Un lieu
était tout désigné pour accueillir cette nouvelle enceinte, le
quartier du Lac, et plus précisément Avenue de la Jallère, proche
notamment du Parc des Expositions et du Vélodrome, et disposant
d’ores et déjà de nombreuses activités, notamment commerciales et
hôtelières. L’imposant parking du Parc des Expositions était
également un argument de choix pour cet emplacement. Une extension
des lignes B et C du Tram faciliteront notamment l’accès à cette
zone.
Financement : Cette
construction est réalisée sous le régime d’un partenariat
public/privé (PPP) entre le groupement de construction (Société
Stade Bordeaux Atlantique) et la mairie bordelaise. D’un coût total
d’environ 183 millions d’euros, l’État, les collectivités
territoriales et le club, accompagné de son actionnaire M6,
participent à son financement :
7 décembre 2010 : Réception des offres de candidatures
18 décembre 2010 au 18 mars 2011 : Dialogue compétitif
Mars 2011 : Remise du cahier des charges par la ville de
Bordeaux
31 mai 2011 : Remise des offres finales par les différents
candidats
18 juillet 2011 : Choix final du candidat retenu
juillet à septembre 2011 : Mise au point du contrat de
partenariat
24 octobre 2011 : Vote du contrat au conseil municipal
28 octobre 2011 : Signature du contrat par le maire de
Bordeaux
7 décembre 2011 : Dépôt de la demande de permis de
construire
29 mai 2012 : Avis favorables de la commission d’enquête
publique sur le dossier d’étude d’impact et la demande
d’autorisations au titre de la loi sur l’eau.
27 juillet 2012 : Le permis de construire est délivré
15 avril 2013 : Pose de la première pierre
Planning : Les
travaux ont débuté au cours du mois de novembre
2012, avec les premiers préparatifs du terrain, à savoir
le défrichement, la dépollution et surtout le terrassement, se
poursuivant par son assèchement, et la pose de drains verticaux à
partir du mois de février 2013. Dès mars
2013, les nombreux pieux composant les fondations de
l’ouvrage sont mis en place. Quelques semaines plus tard,
les premiers travaux de la structure en béton sont réalisés,
débutant au mois de mai 2013. Mi-juillet
2013, les premiers éléments de la charpente concernant les
tribunes sont livrés sur le chantier, et sont alors pré-assemblés
et posés. Suivent la réalisation sur place et la pose des gradins à
partir du mois d’août 2013. Tous ces chantiers se
sont prolongés jusqu’à la fin de l’année. Quelques semaines plus
tard (novembre 2013), l’une des phases les plus
longues a débuté, à savoir l’aménagement des différents locaux, et
plus particulièrement les lots techniques (électricité, chauffage,
plomberie, etc …) et les corps d’état secondaires (cloisonnement,
revêtements de sols et muraux, etc…). En ce début
d’année 2014, la seconde étape de la charpente a d’ores et
déjà commencé avec l’assemblage de la structure de la toiture.
L’arrivée de « Big Mama » sur le chantier (grue Maxilift,
avec une capacité de levage de 600 tonnes, une flèche de 102
mètres, 10 mètres de large, 16 mètres de champs d’action et un
contrepoids de 500 tonnes) et son montage en février
2014 ont lancé la mise en place de cette toiture, qui se
poursuivait jusqu’au milieu de l’année. Les
derniers travaux concernant l’aménagement de la surface de jeu,
mais aussi du parvis et des plantations prendront alors le relais,
jusqu’à la fin de l’année 2014. La livraison de ce
nouveau stade est ainsi prévue pour avril 2015,
après les derniers essais, finitions et homologations.
Chiffres-clé :
Superficie du site : 18,6 hectares Superficie du stade : 4,6
hectares Superficie de la pelouse : 1 hectare Superficie des parvis
: 41 047 m² à l’ouest / 8 445 m² à l’est Hauteur : 41.5
mètres Largeur : 210 mètres Longueur : 233 mètres Pieux : 945,
jusqu’à 22 mètres de profondeur Poteaux : 644, circulaires en métal
laqué jusqu’à 35 mètres de hauteur Charpente : 12 000 tonnes Béton
: 41 000 m3 Gradins : 24 kilomètres Emmarchements : 14 kilomètres
Marches : 6 kilomètres Médias Salon média : 1150 m²
Tribune : 366 places VIP 9000 m² d’espaces
réceptifs (4400 personnes), dont : Salon d’honneur (600 m²) Salon
familles des joueurs (250 m²) Salons des loges (2600 m²) Salons
prestige (4000 m²) + terrasse de 8 mètres de large sur toute la
longueur des tribunes Loges : 60 (980 personnes) + places en
tribunes sur 3 rangées Personnes à Mobilité Réduite
Tribunes : 125 places (+ équivalent accompagnateurs) Parking : 40
places Ascenseurs : 4 Parking Grand public : 6 000
places du Parc des Expositions (ouest) + 1 500 places dédiées aux
deux-roues VIP & Médias: 1 200 places du Parc Floral (nord) Joueurs
: VDI tribune sud Visiteurs : VDI tribune nord Entreprise Restaurant d’une
capacité de 200 couverts sur 450 m² Salle de conférence d’une
capacité de 150 personnes Polémiques :Le projet possède ses supporters mais aussi
ses détracteurs. Tout d’abord le conseil général de la Gironde, et
plus particulièrement son Président, Philippe Madrelle qui
soutenait l’idée de longue date, lorsque la mairie y était encore
opposée, ne participe pas à son financement contrairement à la CUB
et à la région. « Quand on a une Jaguar (le Stade Chaban-Delmas)
dans le garage, on n’achète pas une Rolls » dixit son président.
Mais le plus farouche opposant au stade reste à la mairie de
Bordeaux. C’est Matthieu Rouveyre qui a mené et mène encore une
campagne contre la construction de ce stade. Dans un premier temps,
il a contesté devant les tribunaux le premier appel d’offre de la
mairie parce que le contrat ne comportait aucune mention concernant
l’aspect service publique de l’équipement. La modification a été
apportée dans un second appel d’offres de la mairie. Ensuite, aidé
par l’association Trans-CUB, il a contesté le principe même du PPP
(Partenariat Public/Privé). En avançant ses propres calculs du mode
financement du stade, il voit le coût final tripler. Ces chiffres
ont été invalidés lors d’un premier jugement mais il poursuit la
procédure en appel (qui est à ce jour toujours en cours). Il
y a bien sûr d’autres opposants à la maire comme les Verts, qui ont
toujours voté contre ce projet. On y retrouve également les membres
du PC, qui se sont toujours opposés au projet depuis le début, mais
ont récemment lancé une pétition pour nommer ce stade du nom de
Nelson Mandela. Toutefois, le nom du stade appartient désormais par
contrat à la société de gestion SBA (Stade Bordeaux Atlantique)
pour en tirer un bénéfice financier par le biais du système du «
Naming ». Un changement sur ce point entraînerait un coût
supplémentaire pour la mairie, paradoxal avec les arguments avancés
contre la réalisation de ce stade. Rien d’anormal dans tout
ceci, de Lyon à Lille en passant par Nice, de nombreuses
associations comme « Carton Rouge » et hommes politiques s’opposent
à tort ou à raison contre tout nouveau projet. C’est le jeu de la
démocratie. Galeries
photos (Chronologie des travaux)
Galerie du 21 novembre 2012 : Lancement des
travaux