#Interview. Stéphane Barbier (US Granville) : « 8 ou 9% de chances de passer »
Le secrétaire général de l’US Granville, Stéphane Barbier, a répondu aux questions de Girondins4ever. Le dirigeant granvillais se livre sur le match à venir, les parcours de son club en Coupe de France, et sa rivalité avec un autre club normand, Avranches.
Comment abordez-vous ce match contre les Girondins de Bordeaux ? Vous qui avez l’habitude des grands matchs de Coupe de France, avec une défaite contre Marseille en quarts il y a deux ans et une élimination contre le SCO d’Angers l’année dernière.
Pour nous c’est toujours un honneur de pouvoir rencontrer des clubs de Ligue 1, car ce n’est pas notre quotidien. Granville a la chance, pour la troisième année d’affilée de pouvoir faire un parcours en Coupe de France, qui nous permet de réaliser ce rêve, pour tout le monde. Donc après Marseille et Angers, cette année c’est Bordeaux, un gros club de Ligue 1. C’est un honneur et nous allons essayer d’être à la hauteur, pour la Coupe de France déjà, et pour être un adversaire qui va essayer de poser des problèmes au grand club que sont les Girondins de Bordeaux.
Bordeaux traverse sa plus mauvaise période depuis plus de 10 ans, pensez-vous que c’est le bon moment pour les jouer, malgré que ce soit une « Ligue 1 » ?
Je dirais que oui, sportivement c’est le bon moment car c’est une équipe en plein doute, ça c’est une certitude. En plus, ils vont venir dans un petit stade, même s’il est homologué pour ce match-là, c’est un petit stade par rapport à ce qu’ils rencontrent habituellement. C’est le début de l’hiver, les conditions météo ne vont pas être idéales parce que début janvier, il fait toujours assez moyen. Donc je pense que sportivement, au lieu d’avoir 4 ou 5% de chance de passer, on est peut-être monté à 8 ou 9%. Donc de ce côté-là, oui, c’est peut-être le bon moment de pouvoir espérer faire quelque chose. C’est comme tous les matchs de Coupe de France, nous verrons après le match si c’était un bon tirage ou pas, si c’était le bon moment de les prendre ou pas. Il peut aussi y avoir un sursaut d’orgueil, parce que les dirigeants vont faire le maximum pour remonter un peu tout ça. On va être le premier match officiel qui va arriver derrière cette mini-trêve pour eux. Peut-être qu’ils auraient pris un peu plus le match à la légère s’ils n’étaient pas dans une situation difficile, mais là, je pense qu’ils vont mettre la meilleure équipe possible pour essayer de gagner et passer de tour-là.
Vous jouez en National 2, où les équipes se tiennent en quelques points. Deux victoires et vous pouvez vous placer dans le peloton de tête. Quelles sont les objectifs de Granville cette saison ?
En début de saison, le club était ambitieux et voulait finir dans les 2-3 premiers. Et malheureusement la mayonnaise n’a pas pris au début de saison avec des départs qui n’étaient pas prévus, des recrues qui ont eu du mal à s’affirmer. Donc vu le début de saison catastrophique que l’on a fait, on a revu un peu nos ambitions à la baisse. Maintenant, on va essayer d’être au final dans le top 5, même si ça risque d’être un petit peu compliqué. On va en profiter pour essayer de se structurer davantage, pas au niveau sportif mais au niveau administratif, où l’on a grandi un peu trop vite. Et on s’aperçoit que l’on a des manques de ce côté-là. On va profiter de cette année charnière pour se structurer au lieu et mieux repartir l’année prochaine.
Et à plus long terme ?
Ça, c’est le Président qui pourrait le plus en parler. Il faut être réaliste aussi par rapport à la ville que l’on a. On est une ville de 14000 habitants, les grandes villes sont à plus de 100 kilomètres, Caen ou Rennes. Le problème financier, pour nous, gens de petites villes, est très compliqué. Le National, ce serait déjà pour nous un beau challenge, pour une commune de 14000 habitants. La Ligue 2, ce n’est même pas la peine d’en parler actuellement, on n’est pas prêt et on n’est pas structuré, on n’a pas les moyens pour pouvoir y accéder. Nous allons avancer par étape.
N’est-il pas difficile de se développer dans une région qui compte Le Havre, Caen ou encore Quevilly-Rouen comme clubs professionnels ?
Nous, notre concurrent le plus direct, c’est plutôt Avranches, un club de National qui est à 20 kilomètres. Ça a toujours été notre plus grand concurrent, notamment dans toutes nos équipes de jeunes, pour recruter les meilleurs jeunes du coin. Les plus proches, c’est Rennes d’un côté et Caen de l’autre, nous sommes entre les deux. On a un partenariat avec le Stade Malherbe de Caen, au niveau de la formation, où nous avons nos meilleurs jeunes qui vont chez eux. On a de bonnes relations avec eux. Notre plus gros concurrent direct est donc Avranches, qui est en National. Le but était de les retrouver l’année prochaine, mais ça va être compliqué. Mais malheureusement pour eux, ils ne sont pas très bien, je ne sais pas s’ils vont descendre ou pas, je ne l’espère pas pour eux. Mais déjà, être en National, avec deux clubs distants de 20 kilomètres, sans une zone pas très dense en termes de population, ce serait déjà un bel exploit, une belle réussite.
Pour quelles raisons le match ne se déroulera pas à Caen ?
Les dirigeants se sont posés la question. Il y a eu plusieurs scénarios possibles. On avait deux volontés. Un, faire plaisir aux granvillais, le plus possible. Et deux, il fallait qu’économiquement, cela puisse rapporter quelque chose d’intéressant pour le club, car théoriquement, on doit être éliminé après ce match-là, donc il faut aussi que l’on puisse en tirer des bénéfices. Et quand on va dans un stade comme Caen, rien n’est gratuit. On a fait plein d’estimations. Soit on remplit le stade sûr, c’est-à-dire 20000 personnes, cela est très intéressant financièrement. Maintenant, on n’était sûr de rien. On l’avait rempli il y a deux ans contre Marseille, mais c’est un quart de finale, et c’était Marseille. Là, on ne savait pas combien de personnes on allait avoir dans le stade, 10000, 12000, 15000. Donc ces deux paramètres-là ont fait que le club a décidé de les recevoir à Granville. En 8ème où en quarts, la question ne se serait même pas posée, on aurait été directement à Caen. Là, on est en 32èmes. L’année dernière, on avait reçu le SCO Angers en 32èmes à Granville, c’était une belle fête. Nous, on veut rester dans cette optique-là. Et c’est aussi pour récompenser les fidèles supporters qui viennent tous les week-ends en championnat, pour la ville, qui nous aide beaucoup, donc c’est aussi une belle fête pour Granville, et une belle vitrine pour le club et la ville.