#InterviewG4E. Cédric Yambéré : « Bordeaux, c’est ma ville, mon club de cœur »

    AFP PHOTO / JEFF PACHOUD

    À quelques jours du match opposant son équipe de Dijon, à son ancien club des Girondins de Bordeaux, Cédric Yambéré est revenu en exclusivité pour Girondins4Ever, sur sa saison bourguignonne, son départ de Bordeaux et sur son amour pour le maillot marine et blanc. Entretien.

     

    Cédric Yambéré

    Comment se passe cette saison sous les couleurs dijonnaises ?

    Ça se passe bien, vu que l’on a atteint notre objectif, c’était le maintien. Après, notre point noir, c’est la défense, nous sommes la plus mauvaise défense du championnat. Mais sinon, cela se passe très bien. On va faire en sorte que cette saison se finisse aussi très bien, en essayant de finir dans le top 10.

     

    Raconte-nous ton parcours, de tes débuts en divisions inférieures françaises à ton premier contrat pro aux Girondins ?

    J’ai commencé à Yvrac (ndlr : village à 10 min de Bordeaux), puis je suis parti à Cenon. J’étais en 15DH et j’ai atterri en 18DH au Stade Bordelais. Puis je suis allé à Lormont, où j’ai commencé avec la 2ème équipe, puis je suis passé en 1ère, nous sommes montés en CFA2. Puis ma première saison en CFA2, c’est là que la réserve de Bordeaux est venu me féliciter. J’ai fait quelques entraînements avec eux, puis j’ai signé. Et quelques mois plus tard, j’ai signé mon premier contrat pro avec Bordeaux.

     

    Pour quelles raisons n’es-tu pas resté plus longtemps à Bordeaux, toi qui avait signé jusqu’en 2019 ?

    Je voulais découvrir l’étranger. Puis je n’ai pas forcément senti que le coach comptait sur moi. À partir de là, le choix était vite fait. Il a été difficile car Bordeaux, c’est ma ville, mon club de cœur. Il fallait faire un choix, je l’ai fait, et aujourd’hui je ne le regrette pas.

     

    Certains joueurs, entraîneurs ou médias, parlent d’un confort dans le fait d’évoluer à Bordeaux, du manque de pression. Es-tu d’accord avec eux ?

    Je ne pense pas. C’est un grand club, au niveau des installations. On a le devoir d’attraper l’Europe chaque année, donc je ne pense pas que ce soit chose facile. Il y a la pression du résultat, la pression des supporters aussi. Bordeaux, c’est un très beau public. On ne peut pas se permettre de ne pas y aller à fond. Peu importe pour qui tu joues : tu es obligé de te donner à fond. T’as un match, le samedi, il ne dure que 1h30, si tu ne te donnes pas à fond là, quand est-ce que tu te donnes à fond ? Donc on n’est pas dans le confort que certains pourraient dire. Maintenant, à comparer avec d’autres clubs où les objectifs sont un peu plus hauts… Forcément, le Bordeaux qu’on a connu, ce n’est plus le Bordeaux de maintenant. Les équipes ont évolué, progressé, et il y a forcément un contraste entre les « gros » du championnat et le Bordeaux d’aujourd’hui.

     

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    Tu pars en 2016 à l’Anzhi Makhachkala, en Russie. Pourquoi ce championnat ? Étais-tu suivi par d’autres équipes à cette époque ?

    J’avais d’autres équipes. Il y avait le FC Bruges qui était très intéressé, en Belgique. J’ai choisi l’Anzhi, la Russie, car c’est eux qui me semblaient les plus intéressés. Donc j’ai fait ce choix-là.

     

    Quelles sont les principales différences entre les championnats russes et français ?

    Le championnat français est devenu, en fin de compte, beaucoup plus dur cette année. Du moins, depuis que je suis parti. Il est beaucoup plus dur et il y a des équipes beaucoup plus fortes. Il y a 3 équipes qui se battent pour la 2ème place, c’est très serré. Ensuite, il y a l’Europa League où il y a aussi 4 équipes qui se battent. Le maintien, c’est extrêmement serré aussi ! C’est beaucoup plus tactique la France que le championnat russe.

     

    Dijon pointe à la 12ème place, juste derrière Bordeaux. Quels étaient vos objectifs en début de saison ?

    C’était le maintien. Vu les matchs amicaux qu’on a fait, et le jeu qu’on prône ici, avec un coach très ouvert, et qui est très porté sur le jeu. Cela nous est souvent arrivé de finir des matchs avec la possession. On est resté sur ce que sait faire Dijon, et ça a payé. On a réussi à avoir ce maintien, et maintenant, ce n’est que du bonus jusqu’à la fin du championnat.

     

    Au match aller, tu as marqué contre les Girondins, lors de la victoire dijonnaise 3-2. Qu’as-tu ressenti au moment du but ?

    J’étais content pour moi, car quand on marque un but, on est toujours content. Ça fait bizarre, c’est un mélange de sentiments. On est fier d’avoir marqué contre son équipe mais on est toujours là, à devoir prouver que, peu importe qui est en face. Mais c’est encore plus fort quand c’est son ancienne équipe, son équipe de coeur, où on a été formé.

     

    Penses-tu, aimerais-tu, revenir un jour aux Girondins ? Toi le pur bordelais.

    Revenir dans son club, c’est toujours compliqué. J’ai vécu beaucoup de choses, et même avec la réserve. Maintenant, Bordeaux c’est un bon club, ils ont besoin de grands joueurs pour pouvoir progresser. Moi, je suis bien où je suis, mais après, quand c’est ton club de coeur… tu l’aimes à vie, quoi qu’il arrive. Tu as toujours ce sentiment-là de vouloir revenir. Est-ce que ce sera une bonne chose ? Est-ce que j’en aurais l’occasion ? Je ne pense pas.

     

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    Tu n’as que 27 ans. Puis, quand on voit Paul Baysse revenir au club à l’âge de 30 ans… Il te reste 10 ans à jouer, donc un retour est possible non ?

    Oui, s’il n’y a pas de blessure. Mais Bordeaux a besoin d’être compétitif, en ayant des joueurs de renom, qui sont vraiment bons. Ils ont de très bons joueurs, mais il faut savoir les garder, et d’accrocher l’Europe et une bonne place en championnat.

     

    Quels sont les points forts de ton équipe ?

    Nos plus gros dangers, en ce moment, c’est Naïm Sliti et Kwon Chang-Hoon, c’est vraiment les joueurs à surveiller. Il y a aussi notre philosophie de jeu, qu’on ne trahit pas. On veut ressortir grandi par le jeu, on le démontre souvent.

     

    De quels dangers devra se méfier Dijon, pour s’imposer en Gironde ce week-end ?

    Malcom. J’ai vu le dernier match contre le PSG, c’est le joueur à surveiller, comme au match aller. Le danger numéro 1.

    Merci à Cédric pour le temps qu’il nous a accordé, lui le bordelais de cœur. Bon match !