Yannick Stopyra : « A partir du moment où je fais une passe décisive contre le Canada à Jean-Pierre Papin, ma vie a changé »

    Patrick Battiston, Marius Trésor, Yannick Stopyra

     

    Yannick Stopyra, responsable de la cellule de recrutement du centre de formation des Girondins, a honoré sa première sélection en équipe de France en février 1980, face à la Grèce, à seulement 19 ans et 1 mois. Il revient sur ce moment et ses débuts avec les bleus.

     

    « C’était une nouvelle génération. J’ai démarré en 1980, j’avais 19 ans. On préparait plus ou moins la Coupe du Monde en Espagne (1982) dont j’ai fait partie de la liste des 25-26 joueurs qui étaient pris. Ils n’en ont pris que 22. J’ai un courrier à la maison de Michel Hidalgo qui me dit qu’il espère que j’ai digéré ma déception de ne pas avoir fait partie de ce groupe parce qu’il me demandait d’aller faire le tournoi de Toulon avec les Espoirs. Car s’il y avait eu un blessé, on m’aurait appelé. Et puis bon, dans ces moments-là je ne souhaite pas de malheur, mais quand vous voyez l’attaque qu’il y avait, entre Lacombe, Soler, Six… Je me suis dit qu’il y aurait le temps. Et quand est arrivé 1986, qu’il a donné la liste, mon nom est sorti avant-dernier. Je pense que si José Touré n’est pas blessé, je ne fais pas partie de la liste […] Ca a été très difficile à vivre parce qu’il y a trois catégories de joueurs : les titulaires, ceux qui jouent toujours, les remplaçants, et les coiffeurs. Les coiffeurs, ceux qui sont dans les tribunes, ce n’est pas qu’on avait un deuxième métier, mais c’était un nom qu’on s’était donné. C’était difficile parce que s’il y en avait un qui se loupait lors de la Coupe du Monde, il n’aurait plus sa place. J’ai eu la réussite sur les matches amicaux, je suis passé de la troisième équipe aux remplaçants, et à partir du moment où je fais une passe décisive contre le Canada à Jean-Pierre Papin, ma vie a changé. Je suis arrivé en seconde classe dans un avion, et je suis revenu en business class parce que j’ai été élu parmi les meilleurs joueurs du Mondial. C’est vrai, ma vie a changé ».

     

    Sud Ouest

    Retranscription Girondins4Ever