InterviewG4E. À la découverte du Proyecto Crecer : des Girondins en Argentine
Aujourd’hui, Girondins4Ever vous emmène en Argentine, plus précisément à San Francisco, dans la région de Cordoba, à 4 heures de Buenos Aires. Nous avons rencontré Guillermo Di Meola, directeur du Proyecto Crecer, centre de formation et filiale des Girondins de Bordeaux au pays de Diego Maradona.
Comment est née l’association entre les Girondins et le Proyecto Crecer ?
Depuis plus de 12 ans, il existe une association entre ces deux clubs. Cependant, ces dernières années, cette relation s’est resserrée, car il était entendu que le travail d’équipe était rentable à moyen terme. Cette association s’est enrichie ces dernières années du travail de personnes comme Ulrich Ramé, Alain Deveseleer, Patrick Battiston et surtout Yannick Stopyra. Notre travail en commun a augmenté, le nombre de visites et la communication sont devenus habituels, permanents et quotidiens.
Bordeaux évolue dans la première division française et toutes ses équipes de jeunes sont dans les championnats nationaux de leurs catégories respectives. À quels niveaux les équipes de Proyecto Crecer jouent-elles ?
Proyecto Crecer participe à la plus grande ligue du pays, affiliée au Conseil fédéral de l’AFA. La plupart des joueurs qui deviennent professionnels en Argentine, et ensuite en Europe, ont joué dans cette ligue. La ligue est divisée en 4 zones, de 11 ou 12 équipes par zone, qui, dans le courant de l’année, sont classées pour être champion absolu (Proyecto Crecer atteint toujours la finale et a toujours 2 ou 3 divisions de champion). Chaque club a 7 divisions auxquelles participent des enfants de 7 ans jusqu’à l’âge de la majorité.
L’objectif est que Bordeaux récupère les jeunes joueurs prometteurs du projet Crecer. Mais quels avantages votre club a-t-il dans cette association exactement ?
Les avantages de Proyecto Crecer sont de travailler exclusivement pour l’un des 10 meilleurs clubs d’Europe dans l’entraînement des joueurs. Les avantages pour les Girondins de Bordeaux d’avoir une filiale en Argentine, sont non seulement la possibilité de récupérer les jeunes promesses argentines, et de les faire évoluer avec les professionnels du FCGB, mais aussi d’avoir un club affilié à la fédération, l’Association argentine de football (AFA), et avoir un pied dans une institution sportive dûment enregistrée et affiliée à l’AFA en Amérique du Sud, ayant la possibilité de conclure des accords avec d’autres clubs d’Amérique du Sud et développer, à travers sa filiale, les réseaux de recrutement. En ce sens, FCGB et Proyecto Crecer ont des collaborations sportives avec des clubs au Chili, en Uruguay et au Paraguay, entre autres.
Est-il possible pour les joueurs de faire le chemin inverse ?
Bien sûr, c’est possible. C’est une possibilité pour beaucoup de jeunes européens (français) de venir en Argentine afin d’arranger des problèmes techniques, liés au jeu, qui peuvent ne pas être si fréquents en Europe. C’est un autre avantage qu’a Bordeaux d’avoir une filiale en Argentine.
Comment sélectionner les jeunes joueurs qui pourraient intéresser Bordeaux ?
Les joueurs sont suivis très tôt grâce à un protocole de travail et de suivi. Les directives de ce protocole de travail et de suivi sont réalisées par les dirigeants du centre de formation du FCGB, au Haillan, et mises en œuvre par les différentes équipes de travail en Argentine. Ce protocole a non seulement le côté sportif, mais aussi plusieurs documents juridiques et administratifs.
Est-ce que Bordeaux a un correspondant français sur place ?
En Argentine, le FCGB a un représentant légal pour l’Amérique du Sud, qui visite périodiquement le Proyecto Crecer et met en œuvre toutes les directives de contrôle, suivi des joueurs, gestion et négociation d’accords avec d’autres clubs en Argentine et en Amérique du Sud, sous les directives des Girondins. Il a suivi une formation en France, est bilingue et spécialiste en droit du sport.
Est-ce que Bordeaux perçoit un pourcentage quand le Proyecto vend des joueurs à d’autres clubs ?
Le FCGB a un intérêt dans tout ce que la filiale produit. À l’heure actuelle, il existe plus de 18 accords avec différents clubs de football argentins de première division. Ils sont gérés et suivis par le représentant légal du FCGB en Argentine.
Que pensez-vous d’Emiliano Sala, Valentin Vada ou Daniel Mancini, joueurs issus de cette association ?
En tant que recruteurs et entraîneurs de ces joueurs, nous sommes très heureux. Emiliano Sala avait une adaptation logique et maintenant, il confirme, a confiance en lui et a donc un très bon temps de jeu. En plus de sa bonne performance sportive, sa valeur marchande s’est également multipliée au cours de cette dernière saison. Valentin Vada est un joueur très talentueux, en France il l’a aussi montré non seulement en première division mais aussi quand il a été champion en Coupe Gambardella, en étant élu meilleur joueur et meilleur buteur. Tout cela sans avoir officiellement eu de minutes de jeu pendant 2 ans. Je pense qu’il a un grand avenir. Daniel Mancini est un excellent joueur, avec une superbe projection. Ce n’est pas pour rien qu’il a joué très tôt première division argentine et que son avenir est très prometteur. Un joueur très rapide, il suffit de voir ses deux derniers buts contre Brest, avec un excellent punch.
Il y a-t-il, à l’heure actuelle, des jeunes joueurs qui pourraient bientôt arriver aux Girondins de Bordeaux ?
Oui, nous avons deux joueurs sélectionnés pour l’année prochaine. Dans les catégories 2004/2005 et 2006, plusieurs joueurs ont déjà été sélectionnés pour démarrer le processus de protocole de travail et de suivi.
Avez-vous d’autres projets dans le futur concernant votre association avec Bordeaux ? Une académie féminine, par exemple, comme celle que les Girondins ont à Washington, aux États-Unis.
Comme recruteurs et entraîneurs, nous sommes très heureux de la façon dont nous collaborons avec Bordeaux. Je pense que c’est un travail commun. Nous recrutons les « diamants bruts » dans les âges de 12 à 15 ans et finissons ensuite la formation en France, dans l’une des 10 meilleures écoles de formation en Europe, pour lesquelles nous aurons, un joueur sud-américain qui gardera ses caractéristiques et qui pourrait ajouter la technique apprise dans le centre de formation du FCGB. Nous sommes dans cette optique pour le moment.