Khadija «Bunny» Shaw, l’attaquante des Girondins qui a échappé aux violences, au trafic de drogue ou à la corruption
Khadija «Bunny» Shaw, la nouvelle attaquante des Girondins de Bordeaux pour les deux prochaines saisons, est une véritable star dans son pays, la Jamaïque, avec lequel elle dispute la Coupe du Monde en France. Par l’intermédiaire de L’Equipe, nous apprenons que cette joueuse a réussi à se sortir de très nombreux périples qui auraient pu faire qu’elle ne connaisse jamais le football professionnel.
« Elle est la seule footballeuse à laquelle le pays voue un culte grandissant. Parce qu’elle est grande (1,80 m), puissante, technique et rapide. Parce qu’elle est depuis quelques semaines la première joueuse des Caraïbes signée par Nike. Mais aussi et surtout parce qu’elle a survécu à tout: aux violences de sa communauté natale de Spanish Town (près de Kingston), rongée par le trafic de drogue, le crime et la corruption. À la mort récente de quatre de ses sept frères et de deux de ses neveux dans les guerres de gangs et les accidents. À la solitude de son exil salutaire aux États-Unis, à 17 ans, où, sans famille, elle s’est jetée dans le foot universitaire pour oublier sa peine. Au manque d’éducation programmé, elle qui est devenue le mois dernier le premier membre de sa famille à décrocher un diplôme américain (en communication). À la misère et à la fatalité, dans une île où une gamine pauvre passionnée par le foot n’avait, sur le papier, aucune chance de jouer un Mondial ».