Khadija Shaw : « Cela m’a rendu plus forte. Sachant ce que j’ai perdu, je dirais que cela m’a vraiment aidé »
Khadija Shaw, la nouvelle attaquante des Girondins de Bordeaux, comme expliqué précédemment, n’a pas eu une vie facile avec notamment la perte de trois de ses frères, tués par balle sur fond de règlements de compte entre gangs, et un quatrième dans un accident de voiture. Elle perdit aussi deux de ces neveux dont un a été électrocuté en allant chercher son ballon de football dans la rue.
« Cela m’a rendu plus forte. Et même si c’était une période difficile, cela m’a aidé. Je ne l’aurais pas pensé sur le moment. Mais maintenant, en voyant ce que j’ai accompli, sachant ce que j’ai perdu, je dirais que cela m’a vraiment aidé. Pourtant, c’était dur. Je ne pouvais pas me concentrer à l’école, j’y pensais juste tout le temps. Ma mère m’appelait constamment. Je disais à ma famille que je voulais rentrer à la maison, et ils disaient : ‘Non, tu dois rester ! Tu dois améliorer les choses pour toi et pour nous’. Donc je me suis dit : ‘OK, respire un bon coup’ ».
L’attaquante surnommée « Bunny » par son frère à cause de son amour pour les carottes raconte comment le football est arrivé dans sa vie.
« Cela me libère. Quand je suis sur le terrain, je ne pense à rien, je veux vraiment gagner. Je suis libre, détendue. Je ne me concentre pas vraiment sur quoi que ce soit d’autre. Je l’utilise comme motivation pour continuer […] A 7 ans, je jouais avec des garçons de 15-16 ans. Les garçons m’ont fait continuer ; ils étaient avec moi. Quand je me sentais déprimée, ils venaient chez moi et criaient mon nom. Si je ne venais pas, ils venaient dans la maison et me sortaient de là ».
À 14 ans, Bunny Shaw faisait partie de l’équipe nationale jamaïcaine des moins de 20 ans. Elle est actuellement la meilleure buteuse en sélection : 31 réalisations en 24 matchs. Pourtant, la Jamaïque n’est pas un pays réputé pour le football.
« Tout le monde connaît la Jamaïque pour l’athlétisme. Mais de là où je viens, dans les rues on joue au foot, il n’y a pas de stade d’athlétisme […] Quand j’étais petite je ne savais pas grand-chose sur la Coupe du monde, c’était les Jeux olympiques dont on parlait ».
The Times, Le Monde, et So Foot