InterviewLePointG. Florian Brunet détaille ce qui a amené les Ultramarines à demander les démissions de Frédéric Longuépée et Antony Thiodet
Pour Le Point.G, Florian Brunet a détaillé ce qui a amené les Ultramarines, principal groupe de supporters des Girondins de Bordeaux, à demander la démission de Frédéric Longuépée et Antony Thiodet. Nous allons ci-dessous vous donner les grandes lignes des explications de Florian Brunet, le responsable des Ultramarines, avant de les détailler dans plusieurs brèves dans la soirée et les jours qui viennent. Le Podcast, à savoir l’interview audio complète, est en fin de page. N’hésitez surtout pas à l’écouter, il vous donnera de nombreux éléments vous permettant ainsi de comprendre la situation actuelle et la fracture entre deux nos dirigeants, et les Ultras.
Des visions totalement opposées au niveau de la philosophie
« Il n’y a qu’un FCGB, c’est le FCGB sportif. On nous explique depuis des mois qu’il y a une activité parallèle, que cette activité parallèle peut se développer quel que soit le résultat sportif. C’est ce qu’on appelle le club de divertissement. Nous, c’est avec le club de divertissement qu’on est en conflit. Le contact avec Joe DaGrosa, Hugo Varela, Eduardo Macia, Paulo Sousa, se passe très bien. On a eu aussi avec eux des contacts très réguliers, la relation se passe bien. Maintenant, ce n’est pas avec cette partie des Girondins de Bordeaux qu’on a un problème. C’est vraiment avec Frédéric Longuépée et Antony Thiodet. Ça se limite à ces deux personnes-là […] On est en train de nous expliquer qu’on peut développer une activité parallèle. La dernière déclaration de Frédéric Longuépée est dans ce sens, en disant ‘on veut faire venir des gens au stade qui ne viennent pas que pour le football’. Mais, on parle de quoi, là ? On rejette le fait qu’il n’y a pas de public à Bordeaux, c’est complètement faux ».
Toujours sur le même point : la focalisation sur les « gros matches »
« C’est quoi l’important, la recette ou l’affluence ? Pour ces gens-là, c’est la recette, pas l’affluence. Là aussi, on arrive au bout de leur philosophie qui est totalement contre-productive à moyen et long terme. Ils nous font croire que la recette est importante, sauf que c’est l’affluence qui rapporte des points. Cela prouve bien que leur méthode est contre-productive. Ils s’intéressent aux recettes à court terme. Mais il vaut mieux avoir beaucoup plus de gens au stade, quitte à avoir moins de recettes, puisque ces gens-là vont pousser l’équipe et ces gens-là vont permettre à l’équipe de marquer des points ».
Le première entrevue avec Frédéric Longuépée
« On s’est vus, et sa première chose ça a été de me parler des fumigènes… […] Pendant deux heures, je lui ai expliqué tout ce qu’il fallait qu’il sache pour bien appréhender son nouveau rôle. Je lui ai expliqué l’histoire du partenariat entre les Girondins de Bordeaux et les Ultramarines, son évolution, son organisation, Adieu Lescure… Je lui ai donné tous les éléments pour agir en bonne intelligence et pour que ça se passe bien avec nous. Il a toujours fait tout l’inverse de ce qu’on lui avait dit de faire ».
Frédéric Longuépée a voulu changer d’affectation David Lafarge, le responsable sécurité des Girondins, volonté retoquée par Joe DaGrosa et Hugo Varela
« Il tente une réunion, pour Montpellier, avec Joe DaGrosa et Hugo Varela, et nous annonce que David Lafarge va changer des responsabilités. David Lafarge est le responsable sécurité des Girondins de Bordeaux depuis la fin des années 90 […] David Lafarge est la seule personne en qui on a totalement confiance. Faire confiance à quelqu’un, c’est quelque chose qui prend très longtemps. Vous dirigez une tribune avec des milliers de membres, David dirige des centaines de stadiers, on ne peut pas se faire confiance comme ça du jour au lendemain. Aujourd’hui, après ces 22 ans de travail, on travaille en toute confiance et en toute intelligence, il n’y a jamais un problème de sécurité à Bordeaux. Ça ne tombe pas du ciel, c’est un travail, une collaboration, qui donne de très beaux résultats depuis 22 ans ».
Un changement d’avis, après accord, pour les « cierges magiques »
« Les choses continuent, pour Marseille, on a son accord de faire un tifo à base de cierges magiques. On commande les cierges magiques pour Marseille, 10000€, et David m’appelle le lundi pour le match le jeudi et me dit que Frédéric Longuépée veut m’appeler : mais il a mon téléphone ! Il m’appelle et me dit : ‘Bon, Florian, on ne peut pas faire autre chose jeudi pour le match ? C’est quand même risque les cierges magiques pour la Ligue’. […] Finalement, on l’a fait, mais ça révèle que c’est un homme sans parole, et un homme peureux, tout simplement ».
Le changement de logo, sujet abordé en toute fin de mercato
« Fin août, il m’envoie alors un SMS, et me dit ‘Florian, on voudrait que vous veniez pour l’élaboration du nouveau logo’. Je lui demande si, fin août, on n’a pas autre chose à faire… C’était après la défaite à Angers, le nul contre Montpellier, on n’était pas bien sportivement… ‘Concentrez-vous sur le mercato, mettez une équipe sur le terrain, et on parlera du logo en temps et en heure’. Je lui explique et il me répond ‘oui, mais il faut qu’on développe notre marque’. Je réponds qu’ils se concentrent sur le mercato, que ce n’est pas le moment, et Frédéric Longuépée me répond : ‘je vous renvoie au message publié par le club à la suite des déclarations d’un de nos partenaires’. Je veux bien être gentil, mais au bout d’un moment, il ne faut pas pousser le bouchon un peu trop loin… Ça veut dire quoi, ça ? Ils ont fait un communiqué, que j’ai trouvé d’ailleurs extrêmement désobligeant, pour le Bistro Régent, un sponsor… ».
Le Garden Party
« A la Garden Party, au bout de trois heures, il vient nous saluer : ‘on passe en dernier après tout le monde, ça fait trois heures qu’on est là et vous ne venez nous saluer que maintenant ? Et puis sinon, est-ce que vous avez apprécié les banderoles ce week-end ? Parce qu’elles étaient pour vous’ […] Je lui ai réexpliqué tout ce qu’on lui reprochait, pendant une demi-heure, que sa philosophie ne marchera pas à Bordeaux, qu’il se trompe de club. Je lui explique de A à Z, comme je me tue à le faire depuis un an. Le lendemain, qu’est-ce que je vois ? Une interview où il continue à nous expliquer qu’on va faire venir un public qui ne s’intéresse pas forcément au football… ».
L’affaire de la billetterie pour le Virage Sud
« Je continue à relayer les témoignages, et pas de réponse d’Antony Thodet… Je lui envoie un deuxième message lui disant que je verrai avec Joe DaGrosa cette semaine puisque ce n’est pas normal. Toujours pas de réponse… Ils sont beaux à venir dire maintenant qu’ils veulent dialoguer… J’ai la preuve qu’il y a un refus de dialogue. Je lui réponds donc ‘merci de tes réponses totalement inexistantes, vu que tu ne réponds pas il y a quelque chose d’anormal et nous allons étudier ça de très, très près’. Aucune réponse. Il y a eu des centaines de témoignages… On a regardé le problème, un jour c’est ouvert, un jour c’est fermé, un jour c’est ouvert, un jour c’est fermé. Et ensuite on va étudier la littérature de nos chers amis Longuépée-Thiodet, et on va étudier cette fameuse théorie de la rareté que Thiodet a longuement expliquée… On s’aperçoit que c’est un procédé finalement assez classique qui est utilisé dans les salles de spectacle, dans d’autres sports… ».
Le communiqué le matin de Bordeaux/Saint-Etienne
« Le communiqué, c’est un affront sans nom. En 32 ans d’histoire, depuis Claude Bez on n’avait pas été attaqués de la sorte. Il faut lire entre les lignes, le mot Ultramarines n’est jamais cité. Jamais. Nous sommes ‘un des groupes de supporters’ […] Pourquoi ils n’ont pas parlé de marque dans ce communiqué ? Tout d’un coup, le mot marque a disparu. Et là on parle de ‘football populaire’. C’est quoi ces techniques de com’ de bas étage… Le communiqué de samedi matin, c’est une nouvelle insulte ».
Retranscription Girondins4Ever
L’intégralité sur le Podcast du Point.G ci-dessous, avec des réponses beaucoup plus complètes que vous retrouverez dans plusieurs brèves très prochainement.