« Si j’étais Paulo Sousa »… avant Bordeaux-Marseille

    Il est 21h45 environ ce dimanche 8 décembre 2019, Bordeaux mène 1-0 à la mi-temps contre Marseille, et sans être brillant fait preuve d’une belle et nouvelle maturité quelques jours après le festival contre Nîmes.

    Bordeaux confirme sa troisième place et se rapproche de Marseille.

    Que s’est-il passé dans les vestiaires avant la seconde mi-temps pour qu’une soudaine fébrilité entraîne Bordeaux dans un cauchemar de presque deux mois ?

    A Nantes, l’équipe a semblé sortir du coma où elle était plongée et « la belle endormie » a les moyens de se réveiller définitivement dimanche soir.

    Aux joueurs, en plus de conserver notre invincibilité à domicile, de démontrer qu’ils peuvent rester et s’inscrire durablement dans l’histoire de notre club dès cette 22ème journée et jusqu’à la fin de la saison.

    Le match aller

     En 3-5-2, le bloc a parfaitement coulissé pendant 45 minutes sans laisser d’espace et d’occasion au marseillais. Au milieu Adli, entre les lignes, nous rappelle quelques instants le Gourcuff des grandes années bordelaises. Bordeaux a perdu pied devant le pressing marseillais au retour des vestiaires, les Girondins doivent également se résoudre à remplacer leur meneur de jeu, proche d’un second carton jaune après 50 minutes. Les joueurs ont perdu le fil et le milieu de terrain technique de Marseille avec Rongier, Sanson et Payet (qui avait beaucoup décroché ce soir-là) a gagné la bataille du milieu, les vagues sont trop nombreuses, la digue bordelaise s’effondre.

    Bordeaux doit se souvenir, être revanchard mais pas seulement. Bordeaux doit jouer sur ses forces, une relance rapide et explosive, défendre et avancer ensemble sans peur et sans regret. Alors, peut-être qu’il faudra parfois moins construire en partant de derrière, avoir un jeu plus vertical, plus direct mais surtout ne pas regarder l’adversaire et espérer la maladresse des marseillais.
    Contre Paris et Lyon, dans un stade bien rempli, nous attendions tous un Bordeaux à l’image de son entraîneur, joueur et audacieux, et nous avons eu deux fois le spectacle d’une équipe en attente, éblouie devant la technique de Neymar ou celle d’Aouar.

    Dans les deux cas, un seul but d’écart mais une impression d’avoir pourtant pris une raclée sans n’avoir jamais joué.

    Á la technique de Marseille, il faudra répondre en réduisant les espaces, jouer haut et les obliger à défendre. Dans cette optique, le choix des hommes sera primordial.

    Bordeaux 3

    Garder les mêmes joueurs que face à Nantes ou évoluer pour ne pas subir ?

    Évacuons le débat du système, Bordeaux devrait conserver le même schéma que contre Nantes car il est plébiscité par les joueurs qui semblent y avoir retrouvé des repères et des habitudes.

    La défense ne devrait pas bouger, à moins que Kwateng ne soit pas suffisamment remis de sa blessure. En cas de forfait, Sabaly ou Mexer le remplaceront.

    Au milieu, Otávio sera présent, il pourrait être accompagné par Basic mais le besoin d’expérience fait pencher la balance pour Aït-Bennasser qui souhaite réaliser un match référence avec Bordeaux et indique être maintenant à 100%.

    Dans le milieu à 3, De Préville, auteur d’un grand match l’année dernière contre Marseille, sera sauf énorme surprise titulaire. Hwang est apprécié par Paulo Sousa pour son don de soi et son implication mais il est émoussé et la tentation Adli, seul rescapé du match aller, est grande. Bordeaux aura besoin de mettre le pied sur le ballon, surtout dans les moments forts marseillais. Il faudra que les joueurs soient plus propres techniquement que contre Lyon ou Paris s’ils souhaitent faire un résultat et au delà une grande performance, marquante pour terminer ensuite la saison en boulet de canon.

    Adli et Aït-Bennasser sont peut-être les maillons manquants pour créer ce liant indispensable pour la maturation du jeu bordelais dans les prochaines semaines ?

    Marseille arrive à Bordeaux avec 12 matches sans défaite et donc un capital confiance important. Malgré tout, la seconde mi-temps contre Strasbourg mercredi donne à Paulo Sousa quelques pistes de réflexion.
    Amavi, qui réalise plutôt une bonne saison, n’aime pas être sous pression, défendre pendant tout un match. Payet revient de blessure et risque d’avoir des difficultés physiques à enchaîner 2 matches en 4 jours. Germain n’est pas vraiment un 9 et Benedetto, peut-être sur le terrain dimanche, manquera surement de rythme et de repères. Marseille a surtout manqué de souffle dans les 30 dernières minutes du match.

    Paulo Sousa peut décider de titulariser Oudin et continuer ainsi son intégration ou tenter le pari Kamano (en l’absence de la solution Kalu)

    Avec De Préville, ils sont capables par leurs qualités de dribbleurs et de percussions de mettre à mal la défense marseillaise et notamment ses latéraux, obligeant ces derniers à jouer moins haut également. Ces joueurs sur les côtés avec un milieu plus technique permettent également l’alternance jeu court et jeu long. Oudin donne une touche plus technique et une palette plus large que Kamano, mais moins de vitesse.

    Il reste la question de l’avant-centre. Pour être honnête, il y a peu de chance de voir Maja titulaire dimanche soir, surtout avec le but de Briand à 5 minutes de la fin à Nantes. Et pourtant si on regarde les statistiques, sur les 5 dernières titularisations de Maja, ce dernier a marqué 5 buts et 3 passes décisives. Briand a plus d’expérience pour ce type de rencontre mais on aimerait voir Maja dans un match de cette importance au Matmut Atlantique surtout avec les pourvoyeurs de ballons que sont Adli, De Préville, Oudin ou Kamano.

    Tout le peuple bordelais attend une victoire, il attend également une grande et belle soirée, souvenirs du Bordeaux-Marseille de 99 ou la communion des grands matches européens de Milan en 96 ou de la Juventus dans les années 80.

    Á 21h45 ce dimanche 8 décembre 2019, nous commencions à rêver et à sentir (peut-être comme les joueurs ?) l’effluve des belles années bordelaises. Aux joueurs de nous faire à nouveau basculer, pendant 90 minutes, dans la nostalgie de nos plaisirs partagés de supporters.