Lionel Charbonnier : « Les entraînements à huis clos comme au Haillan ? A croire que plus tu travailles mal, plus tu as peur que tout le monde répète ce que tu fais… »
Lionel Charbonnier, Champion du Monde 98, s’est exprimé sur les centres d’entraînements qui aujourd’hui sont sans cesse fermés au public et donc à huis-clos, comme c’est le cas aux Girondins de Bordeaux.
« A croire qu’on fait de la tactique tous les jours. A la base, au Haillan, on fermait les bâches le jour où il y avait le positionnement tactique, deux jours avant le match, où tu lèves un peu le pied. Et peut-être parfois l’opposition, basta. Maintenant, c’est tous les jours. A croire que plus tu travailles mal, plus tu as peur que tout le monde répète ce que tu fais de mal à l’entrainement, de peur que les copains copient. Tu ne vois plus personne, quand tu es spectateur tu n’arrives même plus à voir tes joueurs préférés, que tu adores, à qui tu fais le salaire… Et surtout, quand ils sortent du vestiaire, il faut qu’ils sortent vite et qu’ils rentrent vite dans la voiture, parce qu’il ne faut pas se mélanger avec le public. C’est quelque chose qui m’exaspère. J’aimerais qu’on revienne à des bases beaucoup plus saines. En Angleterre, j’ai un peu connu ça. Plus tu snobais les gens, mieux c’était, plus tu étais adulé. J’ai eu du mal avec ça. Dans ce milieu, j’ai préféré l’époque d’Auxerre où vraiment, on voyait tout le monde, on allait même boire des coups des fois. J’étais fier de ça. J’étais heureux de donner la banane aux gens, de partager leur passion. C’est quoi pour nous ? Une minute, un sourire, un regard. Maintenant, tu ne regardes pas parce que si tu regardes, tu vas devoir t’arrêter parce que l’autre va te poser une question. Ca me saoule ».