Lionel Charbonnier : « On ne lui a pas fait de cadeau dans les différents clubs où il est passé, avec sa gueule d’ange par rapport aux gueules cassées qui l’ont démonté »
Lionel Charbonnier, qui avait évoqué de nombreux facteurs avaient influencé la carrière de Yoann Gourcuff, a donné plus de précisions à ce sujet.
« Disons que je suis déçu par Yoann parce que j’attendais beaucoup plus de lui. J’adorais ce joueur. On ne lui a pas fait de cadeau dans les différents clubs où il est passé, avec sa gueule d’ange par rapport aux gueules cassées qui l’ont démonté. J’en veux à ces joueurs-là d’avoir tout fait pour que Yoann ne s’adapte pas bien. Mais d’un autre côté, c’est dans l’adversité que Yoann aurait dû s’imposer parce qu’il avait plus d’atouts qu’eux. Il lui manquait ce mental qui fait que vous vous nourrissez de détracteurs. C’est rédhibitoire aujourd’hui dans le monde du football moderne, qui est un monde de requins. Il n’a pas su s’adapter alors que je le voyais comme le futur petit Zidane, parce que pour arriver à la hauteur de Zidane, il faut en vouloir. Il n’y aura jamais un autre Zidane, mais je pensais qu’il allait y avoir un Gourcuff. Il s’est perdu, au Milan AC aussi, il s’est perdu. Il n’a pas eu une vie de footballeur facile. Comme pour Lilian Laslandes, tout se sait. Lilian, on savait tout sur lui mais il claquait. Yoann, au fil du temps, il avait son physique qui le lâchait, tout en étant fort bien payé. Quand vous ne faites pas tous les efforts à côté, parce que tout se sait, pour au moins donner la chance à son physique de vous porter et réussir à passer les étapes, l’extra-football, on vous le met de suite dans les pattes. Yoann aurait dû être, à ce moment-là de sa carrière, plus concentré sur ses prestations. Je pense qu’il s’est trop dispersé et c’est dommage. Ça fait partie du mental d’un joueur. Pour moi, c’est un vrai gâchis, car c’était un joueur que j’adorais. Laurent Blanc l’adorait aussi, il me disait qu’il était extraordinaire, qu’il savait faire des choses incroyables. Laurent a su bien le prendre, il est arrivé à un moment donné où son corps pouvait encore endurer tout ce football de haut niveau, mais après, ça a craqué. Quand ça craque, ça a dû mal à revenir, surtout avec les années qui passent, c’est de plus en plus compliqué ».