Daniel Riolo : “Le projet d’un club, est-ce que c’est de te servir de tes jeunes, ou est-ce que c’est simplement de les former pour les vendre, pour en faire une marchandise…”

    Daniel Riolo, lorsqu’il évoquait les Girondins de Bordeaux, en est venu à parler des centres de formation et de leur utilité. Utopiste, idéaliste, le consultant RMC, aimerait que cette formation serve à améliorer l’équipe première, et non pas faire des plus-values en premier lieu, et cela tombien puisque c’est justement le projet de Bruno Fievet (relire l’interview ICI).

    « Le gars (Bruno Fievet) est passionné, il met tout ce qu’il a dedans. Il faut qu’il restructure tout le centre de formation, il faut qu’il ait une cellule… Mais c’est difficile parce que le marché est ultra-concurrentiel […] En France, tout le monde ne bosse et ne vit que là-dessus. Comme tu as un réservoir énormissime en France, tu trouves tout le temps des mecs. Tu les sors, de toute façon, même s’ils n’ont pas un niveau dingue en Ligue 1, le niveau est tellement baissé que tu sais que tu vas jouer. Tu trouveras toujours un marché où vendre le gars d’une génération. La question c’est combien tu mises sur ta formation, qu’est-ce que tu en fais, est-ce que tu fais une formation où tu as prévu qu’entre deux ou trois catégories d’âge tu vas jouer d’une certaine façon, ce qui fait que tu vas arriver en pro avec une génération de mecs qui vont jouer pareil. Ou est-ce que tu prends 3-4 gars, tu formes, tu vois quels sont les meilleurs et tu sais très bien que ça sera pour être vendu. La formation, on utilise ce mot sans arrêt en France. Et on se met à compter en faisant des classements absurdes sur un nombre de joueurs sortis, mais ça ne veut rien dire. C’est pour quoi faire ces joueurs, pour ton équipe première, pour être vendus sur un marché anodin et en tirer 10M€ ? Qu’est-ce que ça veut dire le projet de formation en fait. On ne parle pas de formation, on recrute des gamins qu’on éduque au football, et qu’on va revendre derrière. La formation, c’est de 15 ans jusqu’en pro, faire de la formation sur une classe d’âge par rapport à une idée. Former des mecs qui vont jouer ensemble, pour avoir un process de formation. On devrait plus d’académie plus de formation. On n’utilise pas les bons termes. Si c’est pour t’apporter de l’oseille (la revente) qui n’est pas réinvesti dans le jeu que tu proposes, et dans le plaisir que tu offres à tes supporters, ça ne sert à rien ! Si c’est pour faire de la trésorerie on s’en branle, le public s’en fout ! Le projet d’un club, est-ce que c’est de te servir de tes jeunes, ou est-ce que c’est simplement de les former pour les vendre, pour en faire une marchandise, c’est ça le vrai problème ».

    Jérôme Rothen ajouta.

    « Je pense qu’ils travaillent comme ça à Bordeaux comme beaucoup de centres de formation en France. Ils travaillent avec une idée bien précise, ils veulent amener le maximum de joueurs au plus haut niveau. Malheureusement, il y a une sélection naturelle qui se fait, parce qu’il n’y a pas de place pour tout le monde. Et après, comment on la juge la formation, c’est de savoir combien de joueurs tu arrives à amener au haut niveau, et comment tu arrives à les revendre ».

    RMC

    Retranscription Girondins4Ever