Pierre Rondeau : « Les clubs vont à la fois devoir dès la saison prochaine générer de l’argent, et ensuite rembourser leur crédit : ce sera d’autant plus compliqué pour eux »
Pierre Rondeau, spécialiste de l’économie du sport, a donné plus de détails sur le Prêt Garanti par l’Etat (PGE) que les clubs de Ligue 1 ont contracté, dont probablement les Girondins de Bordeaux, afin de combler le manque à gagner des droits TV.
« Le taux d’intérêt est de 0%, comme c’est un prêt garanti par l’Etat. L’Etat garantit le paiement du taux d’intérêt. Donc au final, la LFP va emprunter 247 millions d’euros, et va payer 0% d’intérêts. L’Etat devient le garant de l’entreprise vis-à-vis d’une banque commerciale, donc il y a un taux, mais l’Etat se porte garant du crédit, pour garantir un taux d’intérêt de 0% […] Il faut bien faire attention sur le discours qui a été donné depuis l’annonce du crédit. On parle bien d’un crédit, c’est de l’avance d’argent, ce n’est pas un don d’Etat. Les clubs devront rembourser ce crédit sur un, deux, trois, quatre ans. Là où c’est très inquiétant c’est que les clubs à l’heure actuelle sont incapables de générer des revenus d’exploitation. Donc ils vont devoir changer de modèle comptable pour à la fois garantir des rentrées financières plus importantes la saison prochaine, et en plus rembourser un crédit. Donc ça va être compliqué… Ce n’est pas un cadeau ! C’est même une contrainte. Les clubs vont à la fois devoir dès la saison prochaine générer de l’argent, et ensuite rembourser leur crédit : ce sera d’autant plus compliqué pour eux ».