Bixente Lizarazu : “Là, on s’est tous levés du banc en passant devant le banc italien… (rires)… Avec des petits ‘coucou’, mais ils n’avaient pas été sympas…”

Bixente Lizarazu s’est souvenu de la joie de l’équipe de France lors de la finale de l’Euro 2000. L’ancien latéral des Girondins de Bordeaux raconte comme il l’a vécue, lui qui est sorti à la 87ème minute de jeu, remplacé par Robert Pires.
« Je sors, et je suis frustré du ressenti sur le terrain, je suis frustré qu’on n’arrive pas à développer notre jeu, je suis énervé en fait. Je sors énervé, et déçu qu’on n’arrive pas à lancer cette finale. On n’arrivait pas à jouer. C’est normal que le coach tente un coup offensif, et là en l’occurrence on passe à trois en défense, Robert rentre pour avoir un attaquant supplémentaire. Je trouvais ça plutôt logique de tenter un dernier coup et de faire rentrer un attaquant à la place d’un défenseur. Je vis donc quelques minutes sur le banc, et je vois qu’il y a une tension qui est forte. Les italiens nous chambrent depuis qu’ils mènent au score, c’est chaud (rires). Ce qui se passe derrière, c’est un coup, un coup qui réussit. Cela devient presque un coup de génie, mais la réalité c’est que l’approche de l’Italie était meilleure que la nôtre pour cette finale. A un moment donné, il y a le Dieu du foot qui a considéré que ce qu’on avait fait pendant la compétition, cela méritait d’être récompensé (rires). On se raconte les histoires qu’on veut (rires). Il y a le but de Sylvain… A partir du moment où tu égalises par contre, mentalement, tout change. C’est un retournement total. Nous, tout d’un coup, on a des épaules comme ça, on mesure 2.50m, et les italiens 1m. L’égalisation, c’est ça le déclic. C’est ça la bascule. Psychologiquement, ils sont morts. Ils pensaient être Champions d’Europe, et quand tu es à quelques minutes de l’être, et que tu prends ce but, qu’il faut tout recommencer : tu prends une énorme tarte dans la gueule. Et après bon, le but en or, il est dans toutes les mémoires, c’est une action fantastique… […] Là, on s’est tous levés du banc en passant devant le banc italien… (rires)… Avec des petits ‘coucou’, mais ils n’avaient pas été sympas… C’est un ascenseur émotionnel incroyable parce qu’on était au fond du trou, et on monte au ciel, en l’espace de quelques minutes. Le scénario était fabuleux ».