La milieu de terrain des Girondins de Bordeaux, Claire Lavogez, a commencé le football dans le Pas-de-Calais. A cette époque, dans les années 2000, le football féminin n’était pas encore aussi répandu, et jusqu’à un certain âge les filles devaient se mêler aux garçons. La bordelaise raconte ces moments.

« En toute honnêteté, quand on est une fille, qu’on a 6 ans et qu’on joue au foot, il faut être bonne sinon c’est compliqué de se faire accepter par les garçons. J’ai toujours eu un peu un caractère assez fort, j’essayais de me faire respecter. Et ça a plutôt bien marché. A 6 ans, quand je suis arrivée dans l’équipe, les garçons, pour eux, que ce soit une fille ou un garçon, au final, c’était la même chose. Bon, c’est sûr qu’il faut un peu de caractère et ne pas se laisser faire… Ce n’était pas facile par moment, mais je l’ai plutôt bien vécu. J’étais tranquille, et je faisais ce que j’aimais, donc c’était cool […] Depuis le plus jeune âge, on se rend compte que ce n’est pas facile dans le sport de faire sa place, et il faut un minimum de caractère, je pense. Forcément quand tu arrives dans un milieu où tu commences à gagner ta vie, et on ne s’y attend pas forcément… Déjà, quand j’étais petite, jamais je ne me suis dit qu’un jour je gagnerai ma vie en jouant au foot, jamais. A partir du moment où c’est arrivé à mes 18 ans, quand je suis arrivée à Montpellier, forcément, là tu te dis que ce que tu fais depuis le début, qui est pour toi un loisir, aujourd’hui tu es payée pour faire ça. Ça prend une autre tournure. De toute façon, quand tu es enfant, tu ne réfléchis pas trop quand tu vas au foot, tu y vas parce que tu aimes ça ».