Rolan est-il notre futur attaquant ?
Nous a-t-on envoyé le bon Diego Rolan ? Cette fois-ci, pas de doute, il n’a pas été recruté que sur cassettes. Supervisé à plusieurs reprises et par plusieurs membres de la cellule de recrutement bordelaise, il a même eu la bénédiction de Francis Gillot quant à sa venue. Autant dire que tout le monde était unanime. Devant faire face aux départs de Gouffran et Jussiê, Bordeaux se devait de recruter un attaquant afin de les remplacer. Deux selon Gillot auraient été nécessaires, mais les poches trouées de notre actionnaire ont eu une fois de plus raison de l’ambition. Si l’on en croit Nicolas de Tavernost (qui confirme nos articles sud-américains trouvés en préambule du transfert), l’argent de Yoan Gouffran (2.5€ millions d’euros) a été intégralement réinvesti, et même un peu plus (notamment avec plusieurs clauses et paiements différés). L’argent, pour être honnête, on s’en moque. Mais Diego Rolan n’a toujours pas inscrit le moindre but, et n’a pas montré de signes rassurants depuis son arrivée…
Une santé fragile
Pas forcément lancé dans les meilleures conditions, il a suscité dès sont arrivée l’attente des supporters qui espèrent toujours le successeur de Pauleta. Arrivé immédiatement après son tournoi de jeunes avec l’Uruguay, il n’a eu que très peu de temps pour s’adapter et connaitre parfaitement son équipe, ses coéquipiers et le championnat français. Devant l’impatience des supporters, mais aussi dans un besoin cruel d’attaquant(s) au sein de l’équipe, Francis Gillot décide de le lancer dans le grand bain face à Kiev, à la 65ème minute d’un match que Bordeaux aurait certainement mérité de perdre. Beaucoup d’envie et un sens du but qui lui valent quelques jours plus tard sa première titularisation en Ligue 1, face à Lyon. Le rêve va se transformer en cauchemar puisque sa cheville le trahit rapidement, et l’oblige à sortir à la mi-temps, et être indisponible plusieurs semaines. Un mois plus tard lors de sa deuxième titularisation, bis repetita avec une seconde entorse qui l’oblige une fois encore à sortir à la mi-temps…
Des qualités… différentes
Cela fait bien longtemps que Bordeaux n’avait plus joué avec un attaquant prenant la profondeur. Tellement longtemps qu’on ne saurait plus vous dire avec précision. Diego Rolan, lui, c’est son jeu. Il n’a eu de cesse de faire des appels, dans la profondeur. Impossible de rater cette qualité, tant le nouveau numéro 9 bordelais lève les bras sur chaque ballon d’un milieu de terrain… Et tant son agacement est fort car il n’est pas servi (ou servi correctement). Cette impatience, on ose espérer que c’est celle du buteur, frustré de ne pas avoir encore marqué. On nous l’a également présenté comme un joueur bon techniquement. Nous ne l’avons malheureusement pas encore réellement vu à l’œuvre dans cet exercice, faute de ballons, faute d’espaces. Sa vitesse a aussi et surtout mise en avant. Même s’il semble effectivement avoir une course correcte sans ballon, il n’a pu encore jouer de ses qualités, car souvent « bousculé » physiquement par ses adversaires…
Le temps d’adaptation
Il y a des joueurs pour qui le temps d’adaptation est nul. Pour d’autres, il faut s’armer de patience. Et Diego Rolan a tout de même l’avantage d’être encore jeune et, comme il le dit lui-même : « il va beaucoup progresser ici ». Le seul problème à Bordeaux, c’est que sur le front de l’attaque, on est rarement patient. Ce n’est pas Anthony Modeste, l’un des meilleurs buteurs de nationalité française et prêté une fois encore cette saison, qui vous dira le contraire. L’adaptation passe aussi par la langue et, là aussi, il ne faudra pas lésiner sur le travail. En effet, Mariano est le seul relais entre lui et ses coaches, qui ne parlent pas espagnol. Et lorsque l’on connait le niveau de français de Mariano… il y a de quoi s’inquiéter… Enfin, et comme dit en préambule, il faudra que ses coéquipiers s’adaptent à son jeu, puisqu’il est censé incarner le futur bordelais. Finis les longs ballons devant – sauf pour notre nouveau buteur Diabaté -, finis les têtes baissées – maintenant on lève la tête et on regarde les appels de Diego -, finies les passes imprécises – on s’applique maintenant ! -. On vous l’accorde, cela fait beaucoup.
Les stats de Diego Rolan en championnat
Ces stats ne vont pas vous rassurer. Mais devant le peu de matches joués par l’attaquant uruguayen, elles sont – presque – le seul point d’appui stable et indéniable de ses prestations.
1er match
17 février 2013 (25ème journée)
Bordeaux – Lyon (0-4)
Titulaire
45 minutes jouées – Sorti sur blessure
12 ballons joués
1 ballon gagné
6 ballons perdus
67% de passes réussies
0 tir cadré sur 1
1 hors-jeu
1 faute commise
2ème match
10 mars 2013 (28ème journée)
Bordeaux – Bastia (1-0)
Titulaire
45 minutes jouées – Sorti sur blessure
21 ballons joués
4 ballons gagnés
8 ballons perdus
75% de passes réussies
2 tirs cadrés sur 3
3 fautes subies
Une faute commise
3ème match
13 avril 2013 (32ème journée)
Bordeaux – Montpellier (4-2)
Remplaçant
11 minutes jouées
3 ballons joués
1 ballon gagné
2 ballons perdus
33% de passes réussies
0 tir
1 hors-jeu
1 faute commise
4ème match
21 avril 2013 (33ème journée)
Sochaux – Bordeaux (2-2)
Remplaçant
45 minutes jouées
25 ballons joués
4 ballons gagnés
8 ballons perdus
85% de passes réussies
1 tir cadré sur 3
1 centre
1 faute subie
5ème match
27 avril 2013 (34ème journée)
Bordeaux – Reims (0-0)
Titulaire
45 minutes jouées
22 ballons joués
10 ballons gagnés
11 ballons perdus
53% de passes réussies
0 tir cadré sur 1
1 faute subie
2 fautes commises
Il ne vous reste à présent qu’à vous faire votre propre idée… Quoi qu’il en soit, de notre côté, nous lui laissons encore le temps, et la saison n’est pas encore terminée. Il est évident qu’après 6 mois de la saison 2013-2014, nous y verrons plus clair. Oui, il faudra être patient… Mais nous sommes surs que concernant l’attaque bordelaise, vous n’êtes plus à ça près…
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