[J11] Dans la tête de… Jean-Louis Gasset avant Rennes-Bordeaux
Enfin des actes après les paroles ?
Les discours d’Hatem Ben Arfa et Jean-Louis Gasset se voulaient rassurants sur l’état d’esprit, les qualités du groupe et les ambitions du club. La sérénité entraperçue dans leurs paroles se traduira t-elle par un comportement (enfin !) moins fébrile et plus conquérant sur le terrain ? On devrait bientôt avoir des éléments de réponses.
Bien entendu, Bordeaux peut perdre à Rennes et Paris qui sont actuellement, avec Lille, les trois équipes les plus impressionnantes dans ce championnat, mais la manière sera scrutée.
Ne pas jouer pour gagner un point
Bordeaux doit réapprendre à jouer pour les 3 points et ne pas se contenter de se déplacer sans jouer et espérer repartir avec… un bon point !
Ce manque d’ambition place notre équipe, avant même le début du match, dans un sentiment d’infériorité. Avant le match contre Montpellier, à domicile, on sentait la crainte de cette équipe qui n’est pourtant ni sur le papier ni dans ses stats une montagne infranchissable.
De plus, l’ambition des 3 points, c’est l’ambition également du jeu.
Ne pas attendre, ne pas subir mais imposer son jeu, ne pas jouer dans le doute d’un positionnement trop haut ou trop bas. Bordeaux cherche son équilibre parce que Bordeaux cherche son jeu.
Se comporter comme des professionnels
L’équipe a semblé plus concentrée contre Montpellier alors qu’elle était liquéfiée contre Marseille et Monaco (après le premier but).
Malgré tout, la concentration et le sérieux ne font pas tout. On ne peut plus voir une équipe qui a tant de problèmes techniques, une équipe qui donne l’impression que chaque ballon touché brûle les pieds et que la tête est baissée, comme résigné sur ses faibles qualités. Le manque de réaction verbal après les dernières humiliations pose la question de l’amour propre. Un joueur professionnel, c’est d’abord un mental d’acier, un refus de la défaite, une envie de se montrer à l’intérieur d’un collectif.
La réponse sur le terrain et plus derrière les micros, les discussions ou les rassemblements pour se dire ce que tout le monde voit semaine après semaine sur la pelouse.
Une organisation stable et offensive (en rapport à notre effectif)
Cette partie incombe à l’entraineur et à son staff. Même si Jean-Louis Gasset indique le contraire, on ne voit pas de continuité dans les choix du coach, ce qui peut expliquer un manque d’identité et de coordination commune dans cette équipe. On peut regretter un dispositif frileux également. Michel Der Zakarian qui est considéré au départ comme un entraineur défensif, a toujours deux attaquants devant, souvent soutenus par des milieux ou ailiers offensifs. Enfin, les joueurs semblent à l’aise car ils jouent à leurs postes de prédilection.
Le problème du placement des joueurs et du mouvement autour
Entre Pablo, qui semble perdu à gauche de la défense centrale, Rémi Oudin et Nicolas De Préville qui ont presque joué à tous les postes du milieu de terrain et de l’attaque (sans résultat), et Hwang Ui-Jo qui a démontré avec équipe nationale qu’il pouvait retrouver des couleurs à un poste d’attaquant et non dans cette position de milieu gauche qui ne fonctionne malheureusement pas malgré les multiples essais, la question du placement des joueurs est au cœur des critiques (sans oublier leurs prestations !)
Mais remettre le Sud Coréen en attaque, comme pour Josh Maja, seul en pointe n’est pas non plus une solution.
Peu de joueurs sont capables de prendre ce rôle de pivot sans soutien. Olivier Giroud, longtemps convoité, a le profil, mais nos attaquants ne sont pas assez performants dans tous les domaines (jeu de tête, jeu sans ballon ou dos au but) pour apporter suffisamment dans ce registre. Pire encore, ce système pénalise le jeu offensif bordelais, met le doute dans le cerveau de nos attaquants et rend notre équipe de plus en plus pauvre offensivement.
L’indispensable Samuel Kalu…
Nous ne pouvions pas penser il y a encore quelques mois que l’absence du nigérian soit si préjudiciable à notre équipe, et pourtant. Par ses qualités de percussion, tout en étant adroit devant le but, il manque cruellement alors que notre jeu est devenu tellement stéréotypé à part peut-être les éclairs de génie d’Hatem Ben Arfa.
Comme indiqué dans les articles précédents, il peut par son coffre et ses nombreuses courses venir se positionner autour de l’attaquant dans un 4-3-1-2 avec Hatem Ben Arfa en soutien. Il commencera surement sur le banc de touche face à Rennes mais il pourrait être important au cours du mois de décembre.
Pour le reste…
Derrière, on attend le retour de Paul Baysse à
la place de Pablo (suspendu).
Il sait qu’il a une chance de reprendre sa place après les
prestations chaotiques du brésilien.
Enock Kwateng mérite de prolonger son intérim à
droite à la place de Youssouf Sabaly.
Au milieu de terrain, on espère que le passage en sélection de Toma Basic lui aura permis de respirer et de revenir avec de meilleures dispositions que depuis un mois.
Il pourrait jouer dans un milieu à 3 avec Otávio et Yacine Adli (ou Mehdi Zerkane) avec Hatem Ben Arfa dans un rôle de 10. Si le croate est fatigué de cette quinzaine internationale, un milieu à 3 (Otávio, Mehdi Zerkane et Yacine Adli) apporterait une touche technique intéressante et un signal fort de Jean-Louis Gasset sur ses ambitions.
Devant, si on suit le raisonnement des deux attaquants et le manque de compétition de Samuel Kalu, une attaque Hwang Ui-Jo/Josh Maja (ou Jimmy Briand) mériterait d’être testée. Une entrée, suivant les circonstances, de Samuel Kalu dans les 30 dernières minutes, est à envisager.